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Billet de blog 17 novembre 2023

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En finir avec la barbarie coloniale

Un enfant innocent et sans défense est assassiné toutes les dix minutes par une des armées les plus puissantes au monde. Et ce n’est pas parce que nous aimons les enfants, les femmes et les hommes palestiniens que nous détestons les enfants, les femmes et les hommes israéliens.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous voilà encore pour la 4ème semaine rassemblés pour appeler au cessez-le-feu, pour demander l’arrêt immédiat des massacres de civils par l’Etat terroriste. Jour après jour, il tue des milliers de gens, plus de 11 000 à cette heure, près de 30 000 blessés, des centaines de milliers de personnes traumatisées à vie. Un enfant innocent et sans défense est assassiné toutes les dix minutes par une des armées les plus puissantes au monde.

Et ce n’est pas parce que nous aimons les enfants, les femmes et les hommes palestiniens que nous détestons les enfants, les femmes et les hommes israéliens.

Enfants d’immigrés nous sommes nombreux à être ici, enfants de rescapés de la colonisation, rescapés de ces millions assassinés par un autre régime qui pratiquait aussi un violent apartheid. Avec les images de Gaza les souvenirs se sont réveillés, la peur, les coups, les humiliations, le travail forcé et gratuit, la faim qui tenaille le ventre.

« Plus jamais ça » avons-nous appris à dire à l’école, et cette certitude devait nous protéger nous aussi. Mais nous n’avions pas appris qu’en 1961 des centaines d’Algériens, manifestant pacifiquement dans la rue, avaient été tués.  Et nous étions assez seul.es ce printemps lorsqu’un policier abattait Nahel, un garçon de 17 ans. Le policier a été remis en liberté mercredi 15 novembre. Sa mère appelle à une marche blanche.

Alors, oui, nous craignions nous aussi à quoi peuvent être exposés nos enfants. Notre France, celle de Victor Hugo, de JP Sartre, de Louise Michel, ou de Simone de Beauvoir nous reconnaît-elle encore, ou celle des Sarkozy, Macron ou Darmanin a-t-elle ressuscité celle de Pétain ?

La puissance occupante n’avait pas plus laissé le choix au peuple algérien qu’Israël n’a laissé le choix aux Palestiniens. La voix démocratique, légale, législative, les manifestations pacifiques ont toujours été réprimées dans le sang.

Non, l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre mais en 48. Les responsables de ces 75 ans d’occupation brutale sont bien les mêmes régimes colonialistes avec en tête les massacreurs d’Indiens. Ce sont eux qui font obstruction à une traduction d’Israël devant la cour pénale internationale. Ces mafieux en poste, cette classe dominante qui détient tous les pouvoirs et les médias, insufflent encore au 21ème siècle dans la culture et dans la tête de leurs concitoyens leur prétendue supériorité morale sur les populations du sud. En invoquant les valeurs démocratiques ils jettent un voile sur leur violence, leur goût du sang, du viol, des guerres qu’ils mènent, pillant, détruisant avec leurs armes de destruction massive, leurs armes cruelles qui brûlent, estropient, mutilent, torturent et détruisent la nature. Ce sont aussi leurs mensonges qui ont ravagé l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie… et les pays d’Afrique, dont le malheur naît de l’attrait de leurs richesses pour ces prédateurs.

Selon la définition juridique, l’Etat d’Israël commet un génocide. Il bombarde sans discrimination les zones résidentielles, les mosquées, les églises, les camps de réfugiés, les hôpitaux, les écoles, les boulangeries et viole clairement le droit international.

Mais comment se fait-il que les responsables israéliens soient tellement sûrs de leur impunité qu’ils annoncent et confirment leurs crimes de guerre, invoquent une nouvelle Nakba  «qui fera de l’ombre à la Nakba de 48  » selon Ariel Kallner, député du Likoud, le parti de Netanyahu.

Amichai Eliyahu, le ministre du Patrimoine, a suggéré lui de larguer une bombe nucléaire sur Gaza puisqu’« il (n'existerait) pas de civils non impliqués à Gaza et que quiconque (brandirait) un drapeau palestinien ne devrait pas continuer à vivre sur la surface de la terre ».

Le criminel de guerre Netanyahu, que Macron appelle affectueusement Bibi, a comparé tous les Palestiniens à «Amalek », référence biblique et génocidaire qui ordonne d’exterminer Amalek, y compris les femmes, les bébés, les enfants et les animaux.

Mais les peuples du monde entier ne sont plus dupes, ils ne suivent pas les positions de leurs gouvernement et défilent massivement pour un cessez-le-feu immédiat, à la fin de l’apartheid et de l’occupation.

*Selon l’érudit religieux Hamza Andreas Tzortzis

Illustration 1
© Palestine Solidarité

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