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Les bourreaux volontaires d'Israël - Chris Hedges

Que le monde dénonce notre génocide. Qu’est-ce qui nous importe ? Les milliards d’aide militaire affluent sans contrôle de notre allié américain. Les avions de combat. Les obus d’artillerie. Les bombes. Une réserve inépuisable. Nous sommes les maîtres. Loi. Devoir. Un code de conduite. Ils n'existent pas pour nous.

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Publié par ACOR Association romande Contre le Racisme

Les bourreaux volontaires d'Israël

Un texte de Chris Hedges, prix Pulitzer, ex-correspondant de guerre pendant 15 ans au New York times. Écrit le 13 mai après l'invasion génocidaire de Rafah.

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"Des centaines de milliers de personnes contraintes de fuir, encore, après que plus de la moitié de la population de Gaza ait trouvé refuge à Rafah. Cela fait partie du manuel sadique d’Israël.

Courez, exigent les Israéliens, courez pour sauver votre vie. Fuyez Rafah comme vous avez fui Gaza, ou Jabalia, Beit Hanoun ou Khan Yunis. Courez ou nous vous tuerons. Nous larguerons des bombes anti-bunker de 1000 kg. Nous bombarderons de nos drones équipés de mitrailleuses ou de nos chars. Nos tireurs d'élite vous abattront. Nous détruirons vos tentes, vos camps de réfugiés, vos villes, vos maisons, vos écoles, vos hôpitaux... Nous ferons pleuvoir la mort.

Sauve qui peut. Encore et encore. Emballez les quelques affaires pathétiques qu’il vous reste. Couvertures. Quelques pots. Quelques vêtements.

Peu nous importe à quel point vous êtes épuisé, à quel point vous avez faim, ou êtes terrifié, ou malade, quel âge vous avez. Courez. Courez. Et lorsque vous courrez terrorisés vers une partie de Gaza, nous vous ferons faire demi-tour et fuir vers une autre.

Six. Sept. Huit fois. Nous jouons avec vous comme des souris dans un piège. Ensuite, nous vous expulserons pour que vous ne puissiez jamais revenir. Ou nous vous tuerons.

Que le monde dénonce notre génocide. Qu’est-ce qui nous importe ? Les milliards d’aide militaire affluent sans contrôle de notre allié américain. Les avions de combat. Les obus d’artillerie. Les bombes. Une réserve inépuisable.

Nous tuons des enfants par milliers, des femmes, des vieillards. Malades et blessés meurent sans médicaments ni hôpitaux. Nous empoisonnons l'eau. Nous vous faisons mourir de faim. Nous avons créé cet enfer.

Nous sommes les maîtres. Loi. Devoir. Un code de conduite. Ils n'existent pas pour nous.

Mais d'abord, nous jouons avec vous. Nous vous humilions . Nous vous terrorisons. Nous sommes amusés par vos pathétiques tentatives de survie. Vous n'êtes pas humain. Vous êtes des créatures. Untermensch.

Regardez nos publications sur les réseaux sociaux. Elles sont devenues virales. L’une montre des soldats souriants avec ses propriétaires ligotés et les yeux bandés.

Nous pillons. Tapis. Produits de beauté. Motos. Bijoux. Espèces. Or. Antiquités.

Nous déposons dans les décombres des boîtes de conserve « piégées ». Des Palestiniens affamés sont blessés ou tués lorsqu'ils les ouvrent. Nous diffusons les cris des femmes et des bébés qui pleurent depuis des quadricoptères pour attirer les Palestiniens afin que nous puissions leur tirer dessus. Nous annonçons des points de distribution de nourriture et utilisons l'artillerie et les tireurs d'élite pour massacrer.

Nous rions de votre misère. Nous applaudissons votre mort.

Nous célébrons notre religion, notre nation, notre identité, notre supériorité, en niant et en effaçant la vôtre.

De retour à Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, Netanya, qui sommes-nous ? Plongeurs, mécaniciens, ouvriers, éboueurs ou employés de bureau. Mais à Gaza, nous sommes des demi-dieux. Nous pouvons tuer un Palestinien qui ne se déshabille pas, le mettre à genoux, lui faire demander grâce les mains liées derrière le dos. Nous pouvons faire cela à des enfants, femmes, hommes, ou à des personnes âgées...

Il n'y a aucune contrainte légale. Il n'y a pas de code moral. Il n’y a que le frisson enivrant d’exiger des formes de soumission et d’humiliation de plus en plus abjectes.

Nous pouvons nous sentir insignifiants en Israël, mais ici, à Gaza, nous sommes King Kong. Nous marchons à travers les décombres de Gaza, entourés par la puissance des armes industrielles, capables de pulvériser en un instant des quartiers entiers.

Mais nous ne nous contentons pas de tuer. Nous voulons que les morts-vivants rendent hommage à notre divinité.

C’est le jeu joué à Gaza. Les « disparus » ont été et humiliés avant d’être assassinés, soumis à la torture – qui pourrait ne pas qualifier de torture ce qui arrive aux Palestiniens à Gaza ? C’était le jeu pratiqué au Salvador et de l’Irak, dans les camps de concentration serbes.

Nous, les vainqueurs, sommes glorieux. Les Palestiniens ne sont rien. Vermine. Ils seront oubliés.

Nous sommes l'orchestre de cette danse de la mort. Nous sommes des dieux.

Lu à Metz le 15 mai par une membre de ACOR

https://fb.watch/sj1fiz23iq/

Texte intégral, lecture et en anglais  https://chrishedges.substack.com/p/israels-willing-executioners-read

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