Aux Pays-Bas, le cabaretier néerlandais Herman van Veen suggérait samedi dernier dans une lettre de lecteur publié par le quotidien de gauche De Volkskrant à Geert Wilders, (le leader du mouvement néerlandais d’extrême droit PVV), de transformer son mouvement politique en un parti politique « normale », constitué de membres. Dans la même lettre, Herman van Veen qualifiait le PVV comme« un risque pour la sécurité de l'Etat » [néerlandais]:
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Lettre de lecteur, publié dans De Volkskrant le 7 Novembre (extrait)Le risque que la PVV sera un danger pour la sécurité de l'Etat est confirmé par eux même. Sur le site de chaque parti politique est mentionné que nous pouvons devenir membre, sauf sur celui du PVV, que nous ne pouvons que soutenir comme donateur. Le PVV est une association avec un seul membre. Une méthode totalitaire. La seule raison pour cela ne peut en être que les décisions démocratiques prises par les membres réduiraient la libre pulvérisation de la boue par le timonier. […] l'histoire a montré que nous devons être vigilants vis à vis d’un démagogue surfant sur une vague opportuniste, criant qu'il connaît les coupables. Ces "coupables" sont principalement les enfants des ouvriers que nous avions fait venir dans le but de accroître notre prospérité. Nous ne pouvons, 40 ans après cette arrivée, «remiser» ces enfants comme des criminels ou des terroristes, mais devons les aider à trouver un chemin socialement responsable entre deux cultures. La fine couche de civilisation dont nous nous couvrons commence à lâcher, nous ne devrions pas nous abaisser à la stigmatisation sans nuances d'une partie de notre population. Le tract électoral du PVV parle du «retour à la décence dans notre société». Cela nous semble un bon objectif, surtout pour le PVV.Herman van Veen & Edith Leerkes
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Un jour plus tard, au cours d'un rassemblement culturel à Utrecht sur le thème du Mur, Herman van Veen rappelait les dangers des systèmes totalitaires. Il faisait ensuite un parallèle avec la structure du PVV, disant que ce mouvement ne devait pas devenir « comme l’ NSB », [mouvement fasciste néerlandais qui collaborait avec beaucoup de zèle avec l’occupant nazi entre 1939 et 1945].
La suite fut un gigantesque flux d’e-mails de haine et extrèmement violents sur le livre d'or du site de H.v.Veen qui implosait quelques heures plus tard. Dans le talk show télévisé Pauw & Witteman, Van Veen déclarait lundi d’être très choqué par l’ampleur et la tournure que prennait cette histoire et lisait en direct le communiqué que l’on retrouve quasi à l’identique sur son blog :.
Lors d'un meeting dimanche dans l’Academiegebouw à Utrecht, j'ai parlé du mur et d'une journaliste, Marion Brasch, qui trois semaines avant la chute du mur assistait à une conférence de presse à Berlin-Est, où je racontait que je m’y étais retrouvé sur scène avec l’intention de « chanter le mur hors du monde ».Elle avait voulu publier cette histoire ce qui l’avait mis en grande difficulté à cause de ses patrons et le parti. Dans ce contexte, j'ai ensuite exprimé mon inquiétude concernant d’anciens systèmes totalitaires, et dit que nous devons veiller à ce que la structure des partis politiques repose sur des conventions démocratiques.
Mon intention était de développer l’idée que le PVV ne doit pas devenir un parti comme l’était l’« NSB ». L'histoire de l'un ne doit pas devenir le futur de l'autre. Le PVV est à mon avis, pas un parti politique mais une association, un mouvement, où un seule homme jusqu’à nouvel ordre à le pouvoir. Cela n'est pas démocratique. D'où ma préoccupation.
La nature des milliers de réactions que je reçois actuellement confirme mon inquiétude.
Espérant vous apporter ainsi une réponse, je signe avec ma haute estime, Herman van Veen
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Dans un autre petit billet il dit aussi :
Mardi, Novembre 10, 2009Regrette beaucoup Que mes propos sortis de leur contexte de mon histoiresur la chute du muret ma peur du mouvement non démocratique
ont pris une telle tournure Il n'a jamais été mon intentionde blesser ou de diaboliser.qui que ce soit par mes proposQue cela s’est quand même produit Me touche profondément.Et ne dissipe pas ma préoccupation.
Respectueusement, Herman van Veen.
Depuis, Herman van Veen a porté plainte pour menaces ; les médias relayent l’information et surenchérirent, sur celui qui produira en premier la vidéo de la conférence à Utrecht.
(Le 20 Janvier 210, le leader du PVV Geert Wilders doit paraître devant le tribunal correctionnel d’Amsterdam pour répondre de déclarations diffamatoires au contre les musulmans.) .Hermanus (Herman) Jantinus van Veen (Utrecht, 14 mars 1945) est un artiste Hollandais. Il joue du violon, chante, écrit, compose, est acteur, metteur en scène, peintre et activiste pour les droits de l’enfant.Il grandit comme seul garçon d’une famille d’ouvriers modeste, de trois enfants. Il étudia violon, chant et pédagogie de la musique au Conservatoire d’Utrecht.
Artiste humaniste, qui se dit « amuseur ou clown » il à enregistré plus de 150 disques, écrit une soixantaine de livres, des dizaines de scénarios de film des spectacles musicaux aux Pays bas, en Allemagne, en France et d’autres pays du monde Il fut volontaire, puis membre administratif et ambassadeur de bienfaisance pour l’Unicef, a créé différentes organisations et qui s’investissent et réclament l’attention pour les droits de l’enfant par le biais de modestes projets et par le moyen de transmissions des connaissances, dans les pays en voie de développement et en Europe. Au fil des ans, Herman van Veen fut maintes fois récompensé et cité, pour ses créations et ses engagements politiques et humanitaires en faveur de l’enfance et la paix. Il est depuis 2005 ambassadeur de l’organisation « Music in the Middle East ».Sur la page bio de son site figure une citation qui le cerne bien :
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Je salue en toi la sagessedu bouffon et l'insolence du
moraliste lorsque tu feins de
ne prétendre qu'à nous
divertir."
Georges Moustaki.