> Coup d’œil critique de Christian Tortel sur Caillasse - émission Grand Large le 9 juillet 2019
Christian Tortel est journaliste à France Ô.
Retranscription
"J’ai choisi parmi les pièces que j’ai vu, Caillasse, j’ai vu Remi Leduc et Remy Vachet qui interprètent ces deux bagnards, on remontent à la fin du 19eme siècle, c’est l’Iphigénie qui emportent les premiers transportés en nouvelle Calédonie, mais c’est presque le seul pan d’histoire. On sait qu’on est dans les rêves de ces bagnards…
Ou de ce bagnard qui compte double, ils sont deux, ils sont habillés pareil ils ont des costumes matelassé, il portent des lunettes d'aviateur ; c'est apparemment loufoque on se dit ça va être des gags, ça va être des gags, bon voilà, puis on peut rire grossièrement aux gags. Et c'est d’une légèreté folle, quand ils tractent ils poudroient Avignon par des plumes et la plume c'est ce qui va conclure peut-être le festival, mais en tout cas leur spectacle ; donc ils impriment une énorme légèreté pour dire quelque chose de grave, c'est qu'il y avait des bagnards.
Très souvent les spectacles de Calédonie ou la littérature calédonienne peut être plombée par l'histoire, parce que l'histoire est grave : on a vu qu'il y avait eu un référendum en novembre dernier. Donc tout ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie, c'est quelque chose de grave et d’important.
Là, on oublie presque, on est dans leur rêve, dans leur chimère : un polochon se transforme en fusil, leur lit devient musical, leurs performances de xylophone à deux autour du lit est extrêmement aboutie, on se dit qu'ils ont travaillé beaucoup pour arriver à harmoniser quelque chose, en plus leur clé à pipe, elle, devient un des objets de jonglerie.
Je trouve ça inouï, inouï enfin c'est pas le bon mot puisqu'on les entend très bien, mais c'est vraiment inattendu [...]"
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> La lecture
C’est en lisant des témoignages de bagnards que Rémi Leduc et Rémy Vachet ont trouvé le chemin de ce spectacle. Ils puisent dans cette mémoire tragique pour un spectacle qui, lui, ne l’est pas. Mais l’humour n’exclut pas la gravité, comme en témoigne la lecture de Rémy Vachet dans l’émission Grand Large du 10 juillet, lecture d’un texte que lui ont inspiré ces destins brisés.
« Ton dos a beau être conçu par la nature pour te porter vers le ciel, ici il plie, résiste au mieux, mais finit toujours par casser. Et si tu entends dans le mot « nature » l’herbe qui pousse et les oiseaux qui chantent, tu fais fausse peine. Le soleil du paradis est une brûlure…"
⇒ Retrouvez Rémy Vachet et Rémi Leduc de Caillasse en podcast sur notre site (émission Grand Large du 10 juillet 2019)
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