"Si le sujet n’était pas si douloureux, Le jour où mon père m’a tué pourrait presque faire figure de fable. Magali Solignat et Charlotte Boimare démontent en effet comme une implacable mécanique à la fois les ressorts qui se mettent en place pour amener vers le drame, les rouages de la célébrité et ce à quoi, dévoyée, elle peut mener mais aussi le phénomène de la foule qui s’empare d’un évènement et qui s’emballe comme un seul homme sans réfléchir aux conséquences.
Les deux autrices-comédiennes s’appuient sur la réalité d’un fait divers fort comme il en existe en Guadeloupe ou ailleurs. L’histoire imaginée est celle du jeune Roméo dit Black Bird qui traverse l’Atlantique pour retrouver un père, célèbre animateur radio, dont il espère qu’il assumera enfin son rôle. Le jeune garçon ne trouvera au bout de cette recherche que la mort assénée par ce même père. L’histoire est transposée d’un drame qui avait agité l’archipel de La Guadeloupe ce qui donne une caisse de résonnance encore plus dramatique à la tragédie.
Dans le jour où mon père m’a tué, titre déjà dur à entendre par sa funeste contradiction (comment en effet celui qui donne la vie peut-il la reprendre ?), Roméo revit pour nous raconter son itinéraire de l’Hexagone à La Guadeloupe, puis de son île paradis à l’enfer. Acteurs justes dans l’émotion et dans la narration, mise en scène sans temps mort et scénographie installant adroitement la mise en place du drame. Toute la pièce est enveloppée d’un ton doux-amer où malgré l’âpreté du sujet, on se surprend même à sourire entre deux larmes pour Roméo Black Bird."
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