"Quand l’histoire avec un grand H fait mal, avec ses petites histoires terribles, âpres, dures, inhumaines comme des coûteaux aux lames acérées, elle génère immanquablement des souffrances. Pour tenter d’éviter ces souffrances, il y a les secrets. Des secrets qui parfois se transmettent de génération en génération et eux aussi font mal. C’est tout l’argument du texte d’Alexandra Déglise, Les îles de Raphaël qui met en scène trois sœurs confrontées lors du décès de leur mère à un lourd secret de famille qui les divise. Deux d’entres elles sont restées vivre dans l’habitation Liberté, la troisième est partie comme en exil à New York et rentre au pays pour la triste occasion. L’habitation Liberté : Alexandra Déglise n’a pas choisi par hasard de nommer ainsi ce lieu, tour à tour évoqué comme synonyme de mort, de crime, de folie, de joie d’enfance mais aussi de promesses.
De promesses de réparation, intimes et collectives. Comme s’il fallait en passer par là, par des épreuves, pour trouver cette liberté évoquée ici symboliquement. Que ce soit à l’échelle d’une nation ou d’un pays, d’une famille ou bien même d’un individu, Les îles de Raphaël constituent un miroir tendu vers nos consciences. Consciences, notamment vers ceux qui peuplent ces territoires complexes comme ici les Antilles avec leur charge d’Histoire avec un grand H qui leur faut regarder, soulever et porter malgré tout pour avancer."
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