Pour la plupart des salarié.es qui sont contre la "réforme" il devient évident que l'intersyndicale nous mène en bateau.
Avec la même méthode que l'intersyndicale de 2010. Des longues suites d'actions ponctuelles bien isolées et quelques grèves éparses donc inoffensives.
Bref des gesticulations qui ne gênent pas le gouvernement et qui lui permettent de faire voter sa "réforme" tranquillement.
Dans les faits, le rôle de l'intersyndicale c'est de disperser les actions, dans le temps et dans l'espace, afin d'empêcher la formation d'un grand mouvement collectif de type mai 68.
Si la "réforme" est votée, et cela peut arriver très rapidement, alors tout le monde se rendra compte que l'intersyndicale a été le meilleur allié de Macron !
Pour tenter d'éviter cette prise de conscience, les dirigeants syndicaux rivalisent de "radicalités".
Les uns prônent les actions illégales des Robins des Bois. Ce qui est un comble pour des syndicalistes qui n'ont pas de mots assez durs contre les "gauchistes" !
Les autres ont inventé un nouveau concept. Ils ont rebaptisé les inefficaces "temps forts" hebdomadaires avec un nom qui claque: "le 7 mars on met la France à l'arrêt".
C'est toujours se foutre de notre gueule mais avec un nom plus "combatif": La France à l'arrêt !
Or le 7 mars est un mardi, donc si l'intersyndicale appelle à manifester, la plupart des manifestants devront cesser le travail. Est ce que ca bloque le pays ?
Pas plus que le mardi 7 février qui était une journée de grève à peu près inutile puisque concurrençant le samedi 11. Lequel était plus facile d'accès et surtout évitait de perdre une journée de salaires !
Donc le 7 mars tout le monde arrête de travailler pour reprendre le lendemain !
Mais une seule journée d'arrêt de travail, comme le 19, le 31, le 7 ... ca n'arrête rien et ca ne perturbe en rien les macronistes ! !
Qui rigolent de nous en disant "Manifestez autant que vous voulez, mais surtout ne bloquez rien" !
Pour "hausser le ton" comme le prétendent les comiques de l'intersyndicale il faut arrêter le pays le 7 mars, puis le 8, puis autant que l'on pourra tenir, partout où c'est possible, en dépensant le moins possible ... jusqu'à la paralysie du pays. Ce qui ne prendra pas des lustres.
Mais une journée d'action de temps en temps comme en 2010, c'est débile.
Et pour continuer dans la ligne du foutage de gueule, l'intersyndicale précise bien qu'elle n'appelle pas à la reconductible générale le 7 mars.
Mais, magnanime, l'intersyndicale admet que ceux qui veulent faire grève pourraient le faire, de la durée qu'ils veulent, quand ils veulent, où ils veulent ... on est en démocratie que diable !
Que les AG locales se démerdent, nous intersyndicale, on va pas les aider à coordonner leurs actions !
C'est se moquer du monde. Quand les salariés d'une entreprise se mettent en grève les syndicalistes honnêtes leurs conseillent de le faire en même temps pour être efficaces. L'un de va pas faire grève en février, l'autre en mars et un troisième à la Trinité !
Pour être efficace il faut agir tous et toutes ensemble ET pendant la même période de temps !
Pour en revenir au sujet de ce billet, la question se pose sérieusement de savoir s'il faut continuer à suivre les consignes imbéciles de l'intersyndicale ?
Car les jours de salaires gaspillés dans des "temps forts" inutiles comme celui du 7 février et bientôt celui du 16 février, seraient bien mieux investis dans plusieurs journées de grèves reconductibles après le 7 mars !
Je pense que l'idée peut être discutée mais que c'est une bonne stratégie. Peut être même qu'un grand nombre de gens l'appliqueront dès le 16 février. Parce que nous sommes nombreux à nous poser des questions.
Il serait donc judicieux de lancer le mot d'ordre:
Boycottons tous les "temps forts" débiles avant le 7 mars !
C'est à la fois un choix individuel (le cout de la grève) et collectif (est ce plus efficace). En tout cas je pose le problème.
Et ca nous donne une chance de construire un mouvement efficace le 7 mars.
PS
Je crois qu'on a atteint une limite dans le foutage de gueule de l'intersyndicale. Qu'ils dégagent et qu'ils soient remplacés par une coordination d'AG locales, élues et révocables !
Il est pas possible que plus de 66% de la population soit contre une réforme et qu'on arrive pas à s'organiser calmement pour bloquer le pays et faire reculer le gouvernement.
On s'est fait avoir en 2010, est ce qu'on recommence pareil en 2023 ? That is the question.