Il y a 10 ans, jour pour jour, une veille de Shabbat, nous étions horrifié•es, en apprenant la prise d'otage et les assassinats antisémites de l'Hyper Cacher perpétrés par Amedy Coulibaly au nom de Daesh. Nos pensées vont vers Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada, Yoav Hattab et leurs proches.
Cet attentat qui intervient trois ans après celui perpétré par Mohamed Merah contre l’école juive Ozar Hatorah a profondément bouleversé les communautés juives et amplifié un sentiment de crainte légitime.
Certains médias – les mêmes qui accusent librement la gauche d’antisémitisme depuis plus d’un an – ont préféré éclipser les hommages aux mort•es pour inviter des dirigeant•es d’extrême-droite et rendre hommage à Jean-Marie Le Pen.
Derrière les postures politiciennes et un philosémitisme de façade, la lutte contre l'antisémitisme reste méprisée par les élites politiques et médiatiques françaises. Parallèlement, les années qui ont suivi les attentats de 2015 ont été marquées par une radicalisation policière et islamophobe de l'Etat, notamment à travers les dispositions de l'État d'urgence, depuis intégrées au droit commun.
C'est parce que nous la prenons au sérieux que nous refusons de voir la lutte contre l'antisémitisme n'être qu'un prétexte brandi par l'Etat et les médias mainstream pour mener des politiques racistes, réhabiliter l'extrême droite et criminaliser la gauche, en allant jusqu’à la comparer idéologiquement avec les auteurs de ces attentats.
Aujourd'hui plus que jamais, il est vain d'espérer lutter contre un racisme avec des racistes.