Tsedek! (avatar)

Tsedek!

Collectif juif décolonial

Abonné·e de Mediapart

83 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 février 2025

Tsedek! (avatar)

Tsedek!

Collectif juif décolonial

Abonné·e de Mediapart

Le jeudi noir de la solidarité internationaliste

Dissolution du collectif Palestine Vaincra, maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah : le jeudi noir de la solidarité internationaliste

Tsedek! (avatar)

Tsedek!

Collectif juif décolonial

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dissolution du collectif Palestine Vaincra, maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah : le jeudi noir de la solidarité internationaliste

Jeudi 20 février, le Conseil d’État a validé la dissolution du collectif Palestine Vaincra. Cette décision s’inscrit dans le contexte d’une dérive autoritaire de plus en plus manifeste du gouvernement. Si le Conseil d’État souligne en effet que les interventions du collectif ne peuvent être considérées comme antisémites et qu’elles relèvent de la liberté d’expression, c’est au prétexte d’un défaut de modération des commentaires sur les réseaux sociaux qu’il a choisi de valider sa dissolution. Cette décision d’une extrême gravité traduit un rapport purement instrumental à la loi, qui n’est plus désormais qu’un moyen pour le pouvoir d’accorder ou de refuser le droit d’exister aux organisations politiques selon son propre arbitraire. De toute évidence, si le fait de susciter des commentaires racistes sur les réseaux sociaux constituent désormais un motif de dissolution suffisant, la stricte application du principe d’égalité devant la loi aurait dû conduire de longue date à la dissolution d’organisations telles que le CRIF ou le RN, sans même parler de médias qui, à l’instar d’I24 News, diffusent sur leur antennes des propos relevant de l’incitation à commettre un génocide. 

Ce même jour, la cour d’appel de Paris a reporté au 19 juin sa délibération sur la libération du militant anti-impérialiste Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 1984 et libérable depuis 1999. Le principe de sa libération avait été décidé en novembre 2024, mais la cour a statué qu’elle ne pouvait intervenir sans que le militant dédommage les parties civiles, alors même qu’il demeure sans ressource depuis son incarcération – manière de repousser une nouvelle fois la libération du plus vieux prisonnier politique d’Europe. L’acharnement de l’État à le maintenir dans ses geôles fait aujourd’hui de Georges Ibrahim Abdallah un symbole des luttes internationalistes et anti-impérialistes.  

La concomitance de ces deux décisions traduit le peu de cas que le bloc bourgeois au pouvoir fait des valeurs libérales – à commencer par la liberté d’expression – lorsqu’il traverse une crise profonde. Placée devant la perspective de la fin de son hégémonie, il ne reste plus à la bourgeoisie que la fuite en avant vers le fascisme pour garantir sa domination. Cette synchronicité montre aussi le rôle primordial joué par l’impérialisme et le racisme dans la  tendance lourde à la fascisation qui travaille le monde occidental, à commencer par son cœur, les États-Unis. Dans ce contexte particulièrement inquiétant, le collectif Tsedek ! réitère tout son soutien aux militant·es de Palestine Vaincra et à Georges Ibrahim Abdallah, et rappelle la nécessité impérieuse que notre camp politique et social se saisisse de l’anti-impérialisme et de la lutte contre le racisme d’État. C’est uniquement en prenant au sérieux ces enjeux que nous pourrons espérer faire face au rouleau compresseur de l’alliance de l’extrême-centre et de l’extrême droit

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.