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L'émission de la semaine dernière a déclenché une tempête de réactions sur la toile et mis à rude épreuve les nerfs et les méninges des communicants de Free et de Lidl en mettant en lumière « le monde impitoyable du travail » au sein de ces deux entreprises.
Chez le distributeur qui s'est fait un nom dans l'Hexagone grâce au discount et au low cost alimentaire on a ainsi pu entendre ces propos d'une rare violence : « Si je viens et que le magasin est mal tenu, je te promets que toi et moi on se verra toutes les semaines. (...) Ça va être à feu et à sang (...). Je te mettrai six jours de mise à pied à longueur de temps, tu vas mourir ».
Il n'aura pas fallu longtemps pour que ces menaces proférées par un manager de l'enseigne de grande distribution à l'adresse d'un responsable de magasin provoquent un torrent de réactions dont beaucoup disent notamment à quel point le monde du travail peut être impitoyable.
Il faut être dans un déni total de réalité ou d'une totale mauvaise foi pour prétendre que ces cas sont « extrêmes », « isolés », « contraires à la culture » et aux fameuses « valeurs » que les directions d'entreprises prétendent faire vivre. La multiplication des burn-out, des suicides à l'entreprise ou liés au travail, les ruptures conventionnelles -quand elles ne sont pas des licenciements déguisés-, des sanctions pour « pétage de plomb » sont autant d'indices.
La diffusion de cette émission au moment même où sont mises en pièces les garanties que nous apportait jusqu'ici le Code du Travail est évidemment édifiante.
Le licenciement simplifié et low cost, la légalisation des licenciements abusifs, le raccourcissement des délais de recours, le CDI de chantier, la fusion des instances et la suppression des CHSCT sont autant de clous qui vont river le bec de l'encadrement placé entre le marteau et l'enclume de ces relations sociales délétères, sommé de se taire et de laisser sa responsabilité au vestiaire.