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L'arsenal de mesures qui doit encore être débattu à l’Assemblée nationale courant juillet n'est évidemment pas négligeable. Il comporterait une aide alimentaire d’urgence de 100 euros, la revalorisation de la prime d’activité ou encore une hausse de 4 % des minima sociaux. Dès octobre, une indemnité carburant remplacera la remise de 18 centimes sur les litres d’essence et les retraites des régimes de base seraient revalorisées de 4 % à compter du 1er juillet. Les chiffres eux-mêmes sont en deçà des besoins car ils restent inférieurs à l'inflation alors même que, par exemple, les retraités et leurs organisations syndicales réclament depuis plusieurs années le dégel des pensions.
Insuffisantes, ces mesures sont également loin de satisfaire les revendications salariales portées par les fonctionnaires dont le point d'indice est augmenté de 3,5 % au 1er juillet. Ainsi, pour la CGT, ce premier pas reste insuffisant au regard des pertes cumulées avec le gel du point depuis plus de vingt ans. Et cette mesure est « à mettre au crédit des luttes menées par les personnels fonctionnaires et non-titulaires avec leurs organisations syndicales, dont la CGT qui a toujours porté la valeur du point comme une bataille centrale ». Non seulement c'est une goutte d'eau en regard de l'inflation actuelle, mais c'est aussi très loin de reconnaître et valoriser les qualifications des personnels soignants par exemple. Ce n'est pas avec des rustines qu'on va rendre attractifs les métiers de l'éducation, du soin et du social notamment.
Il y a donc de fortes chances que le ministre des Comptes publics entende encore parler des salaires, car pour la CGT ces annonces résonnent « comme un encouragement à poursuivre l’effort revendicatif, en vue notamment de la tenue de prochaines réunions salariales sur lesquelles le ministre s'est engagé ». Et déjà, un rendez-vous est pris à la rentrée, le 29 septembre, pour une nouvelle journée de mobilisation à laquelle ont appelé la CGT et Solidaires (pour l'instant). Non seulement sur la question salariale qui n'a trouvé aucune réponse, mais aussi parce qu’Elisabeth Borne a confirmé la poursuite d’une réforme des retraites « injuste qui exige de travailler plus » pour financer tout autre chose que les pensions.
Après ces élections qui l'ont privé de majorité absolue, Emmanuel Macron risque donc d'être très vite confronté à une explosion sociale s'il allume la mèche de sa réforme sur un fond d'insatisfaction sociale.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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