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Voilà pour la fermeté et Edouard Philippe d'en rajouter sur la légitimité de la réforme et la transparence de la méthode : « Tout avait été annoncé avant l’élection présidentielle par le chef de l’État, puis avant les législatives. Nous avons eu un débat parlementaire très intense, des rencontres extrêmement nombreuses avec les partenaires sociaux. Nous avons présenté les ordonnances le 31 août dernier », fait valoir le Premier ministre.
La fébrilité le dispute aussi à la provocation avec les propos incendiaires tenus en Grèce par le chef de l'État. Emmanuel Macron y a déclaré vendredi à Athènes « assumer » ses propos polémiques tenus fin août en Roumanie sur la France qui « n'est pas un pays qui se réforme ». Dans une pirouette sémantique dont les stratèges en communication ont le secret, Macron ne veut plus désormais parler de réforme mais d'une « transformation profonde » de la France. « Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Des propos d'un mépris inouï qui relèvent de la provocation. Et là encore, Macron assume et en rajoute.
C'est ainsi qu'à quelques jours de la mobilisation du 12 septembre contre les ordonnances réformant le Code du Travail, Macron a annoncé ambitionner de supprimer le régime spécial de retraite à la SNCF en échange du désendettement de l'entreprise. La ficelle est un peu grosse. Il s'agit de détourner l'attention, de monter les uns contre les autres en désignant des privilégiés. Mais il n'est pas sûr du tout qu'il y parvienne. En tous cas, cette fébrilité et ces coups de menton montrent que l'exécutif n'est pas si à l'aise qu'il y paraît.
A nous de faire mentir les oracles qui spéculent sur une extinction de voix du mouvement syndical.
par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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