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Mieux, ils s'en déclarent solidaires lorsqu'on les interroge au plus fort du conflit dans l'administration pénitentiaire ou bien au lendemain de la première journée unitaire des EHPAD. D’ailleurs, 64 % des personnes interrogées considèrent que ces mobilisations pourraient se développer. Dans de nombreuses entreprises, des conflits se soldent par des succès en termes de salaire, de conditions de travail, d'emploi ou de lutte contre la précarité. La question de la mobilisation est posée par exemple dans la fonction publique de l'Etat, les hôpitaux et les services publics territoriaux pour s'opposer aux choix que le gouvernement entend imposer dans une pseudo-concertation dont il a le secret.
S'il faut saluer ce bouillonnement revendicatif, se pose évidemment la question du « tous ensemble » qui ne peut rester un simple slogan de manifestation ou une vaine exhortation. Faire reculer les projets socialement néfastes, gagner le progrès social dépend de la capacité du syndicalisme à établir un rapport de forces gagnant. Cela tient à la construction de mobilisations majoritaires dans le salariat. Rassembler le salariat, c’est travailler les convergences entre ses grandes composantes.
Mais ces convergences ne se décrètent pas. Elles se construisent dans la permanence et pas uniquement à l'occasion de grandes journées d'action. Faire converger suppose que plusieurs forces soient elles-mêmes en mouvement pour se retrouver. Face à un gouvernement déterminé et qui n'a pas connu jusqu'à présent de véritable opposition puissante et durable et un patronat qui peut compter sur l'exécutif pour faire avancer ses exigences, il serait illusoire de parier sur l'efficacité des « grèves par procuration ».
L'enjeu est bien de démultiplier les conflits pour qu'ils puissent se fédérer. Articuler rassemblement du monde du travail et unité syndicale est déterminant pour donner de la force aux luttes. « Et si on y allait tous ensemble ? », a interpellé le Comité confédéral national de la CGT qui s'est réuni la semaine passée à Montreuil.
La CGT propose d’agir autour de propositions concrètes pour améliorer le quotidien du monde du travail, créer des milliers d’emplois : réduction du temps de travail à 32 heures pour les salariés à temps plein et la fin des temps partiels imposés ; augmentation des salaires et des pensions ; reconnaissance des qualifications et l’égalité salariale et de carrière entre les femmes et les hommes. Mais aussi : des droits nouveaux et une véritable protection sociale pour tous ; des services publics partout et pour tous.
Par ailleurs, la CGT va s'inscrire pleinement dans la construction de plusieurs journées d’actions parfois dans l’unité qui sont déjà inscrites dans le paysage social de ces prochains jours et semaines. Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, doit nous permettre de porter, notamment, la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Le 15 mars avec les retraités dans l’unité. Le 22 mars, dans la Fonction publique à l’appel de 7 organisations syndicales.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT