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Mais aussi pour faire oublier l’impréparation des outils industriels de production d’énergie et la faillite de la libéralisation du secteur de l'électricité.
En revanche, il y a gros à parier qu'il y aura en janvier des grèves, des manifestations, des mobilisations sociales contre la réforme des retraites.
Car c'est ce jeudi 15 décembre que la Première ministre doit annoncer aux interlocuteurs sociaux les contours de cette réforme qui ne font plus grand mystère depuis qu'ils ont été tranchés lors d'un dîner à l'Élysée, à la veille des dernières consultations bilatérales avec les leaders syndicaux. Dîner au cours duquel « tout le monde était d'accord sur 65 ans », aurait rapporté à la presse un participant du repas qui réunissait Emmanuel Macron, Élisabeth Borne, plusieurs ministres et des élus de la majorité.
Depuis, face aux réactions très hostiles des syndicats, Olivier Dussopt, ministre du Travail, s'est fendu d'un entretien à un groupe de quotidiens régionaux afin de préciser que ceux qui ont « cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de leurs 18 ans » pourront partir à 61 ans, voire à 60 ans. Le gouvernement tente donc encore de désamorcer le conflit qu'il s'apprête pourtant à faire éclater.
Car les syndicats sont en rogne. Ils ont encore été promenés lors des consultations. Ainsi, dans un communiqué intersyndical d'une ampleur inédite depuis des années, ils assurent avoir été porteurs de « propositions dont aucune ne nécessite une réforme paramétrique. Le système par répartition n’est pas en danger, y compris pour les jeunes générations », assurent-ils.
« Il est très rare que les syndicats fassent tous le même constat et répètent que c'est inadmissible », fait remarquer au JDD Philippe Martinez. Cette unité « devrait faire réfléchir le gouvernement », selon le secrétaire général de la CGT qui fustige « une obsession dogmatique » d'Emmanuel Macron qui veut « prouver qu'il tient bon sur une réforme emblématique ». « La messe est dite, Emmanuel Macron veut aller à l’affrontement », a confié au journal Le Monde François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Tandis que Cyril Chabanier renchérit pour la CFTC : « Ils ont l’air fermé sur le recul de l’âge de départ. »
Et les syndicats de prévenir : « Au moment où le contexte social, environnemental et économique est particulièrement difficile pour une partie croissante de la population, le gouvernement, en s’entêtant, porterait l’entière responsabilité d’un conflit social majeur ». Les organisations syndicales qui tiennent un front solide contre cette réforme paramétrique depuis octobre ont donc réaffirmé la semaine dernière « leur détermination à construire ensemble les mobilisations passant en particulier par une première date de mobilisation unitaire avec grèves et manifestations en janvier si le gouvernement demeurait arcbouté sur son projet. »
Aveuglement dogmatique au sommet de l'État, détermination farouche des syndicats, opinion publique défiante face à une réforme à rebours des aspirations sociales et sociétales... voilà les ingrédients d'une confrontation sociale qui s'annonce. Reste néanmoins pour les syndicats à expliquer afin de mobiliser les travailleuses et travailleurs, actifs.ves et retraité.es de toutes les catégories, de tous les secteurs.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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