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Billet de blog 13 novembre 2017

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Quand Jupiter s'arrange avec Platon

« Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous... » disait Platon longtemps avant que la SNCF ne s'empare de cet aphorisme pour en faire un slogan publicitaire dans les années 90.

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Illustration 1

Ce 11 novembre alors qu'il vient de visiter le musée Clémenceau, Emmanuel Macron est interpellé par une femme à qui il vient de serrer la main. Craignant que ses enfants ne bénéficient pas du progrès social, elle lui dit : « J'ai travaillé jusqu'à 67 ans, j'ai commencé à 19 ans. Mon grand-père a fait deux guerres et a travaillé jusqu'à 75 ans. Mais bon c'est pas un progrès social », Emmanuel Macron lui rétorque : « Le progrès social, c'est celui qu'on peut se payer soi ».

Fin de l'Etat providence, chacun pour sa pomme... Cette réponse n'est pas du tout anodine.

Elle montre vers quelle société le macronisme nous mène. Macron nous dit que chacun peut réussir pour ne pas faire partie de ces gens que l'on croise dans les gares et « qui ne sont rien ». Macron plaide pour un individualisme libéré de toutes les contraintes, sur tous les plans. C'est à cela que s'emploie la politique qu'il mène en glorifiant l’individualisme et l’esprit d’entreprise. Il révère les start-ups et néglige, sacrifie l'industrie.

Dans le monde macronien, les protections, les garanties collectives sont des freins. Il faut faire tomber les derniers verrous qui protègent les travailleurs. Le progrès social que l'on se paye soi, ce n'est pas autre chose que cette société uberisée qu'il a commencé à mettre en œuvre lorsqu'il n'était encore que ministre du gouvernement Valls.

Le progrès social macronien ; c'est la possibilité pour chacun de transformer sa voiture en taxi en trimant 70 heures par semaine pour des clopinettes. C'est la liberté donnée à un propriétaire immobilier de devenir hôtelier. C'est la liberté pour un jeune avec son vélo ou son scooter de devenir coursier pour livrer des repas, à son compte... pour le plus grand profit d'une plateforme.

Macron n'a d'yeux que pour le travail volatil. Appuyant son discours sur le progrès des technologies d'information et de communication il ne se contente pas de prendre acte de l’explosion du travail, il l’accélère comme peu avant lui n'avaient pu le faire.

Sarkozy voulait en finir avec la vision progressiste du Conseil National de la Résistance. Presque 50 ans après mai 68, Macron veut en finir avec les dernières grandes conquêtes sociales...

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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