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A l’instar d’un ex-président de la République de « l’ancien monde » auprès duquel il semble puiser son inspiration, le chef de l’Etat a fustigé les dérives d'un « capitalisme fou » pour mieux faire oublier que c'est sous sa présidence que le pays a connu le mouvement social le plus long de ces dernières décennies.
Evoquant les « gilets jaunes », le chef de l'État a concédé avoir fait une « erreur fondamentale », non de fond mais de méthode. Et comme à son habitude, Emmanuel Macron a fait œuvre de contrition : « Nous avons peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin de nos concitoyens en considérant qu'il y avait des sachants et des subissants ». Il y a tout Macron dans cette sentence, il n'y a rien à jeter dans son programme, il y a juste la méthode qui ne va pas. Macron devrait relire Hugo qui disait que « la forme, c'est le fond qui remonte à la surface ». Les manières de ce président de faire de la politique, de conduire des changements structurants sont méprisantes pour les « corps intermédiaires », brutales, technocratiques, parce que sur le fond, à l'image du modèle de société qu'il construit.
Parmi ces mauvaises manières, il y a celle qui consiste à tenir un discours très social un jour et le lendemain à faire prononcer un discours de politique générale par Edouard Philippe qui tourne précisément le dos au social. La CGT y a vu « un acte de communication, une tentative désuète de pédagogie pour tenter de faire comprendre à celles et ceux qui ne l’auraient toujours pas compris en quoi la politique gouvernementale et les objectifs définis par le président de la République seraient bons et n’appelleraient à aucune réorientation ou inflexion. »
Et de fait, ce qui s'annonce notamment sur les retraites et l'assurance chômage est inacceptable et démontre que l'exécutif n'a tenu aucun compte des aspirations à plus de justice sociale, plus de justice fiscale, plus de démocratie et d’actes forts sur les enjeux environnementaux et de la biodiversité. Ainsi, à la préoccupation salariale, le gouvernement répond par une baisse des impôts sur le revenu d'environ 5 milliards d’euros pour les premières tranches.
Ce qui évidemment pose question quant au financement de l’État et des services publics. On ne voit pas comment on pourrait répondre à l'exigence de services publics de proximité et de qualité en tarissant ainsi les ressources de l'État.
Pompeusement baptisée l'acte 2 du quinquennat, la séquence politique et sociale actuelle n'est donc que la réitération et la poursuite de l'acte 1.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT