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Billet de blog 18 septembre 2017

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Grosses ficelles sondagières

« Où est la démocratie si on conteste systématiquement la majorité parlementaire ? », a interrogé le Premier ministre Edouard Philippe au lendemain des premières manifestations contre les ordonnances réformant le droit du travail. Bien en peine d'expliquer tous les bienfaits à attendre de la loi Travail, le gouvernement et ses zélateurs tentent aujourd'hui de nous faire le coup de la légitimité.

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Illustration 1
sondage

Au motif qu'Emmanuel Macron aurait annoncé avant d'être élu qu'il réformerait le Code du Travail par ordonnances, l'assurance chômage, les retraites, l'exécutif se prétend investi par les Français pour mettre au pilon 120 ans de construction du droit social. Hélas, rien n'est moins sûr.

D'abord parce qu'on ne voit pas comment et par quel miracle, les 70 % de Français qui désapprouvaient la loi El Khomri auraient pu être brutalement convertis. Ensuite parce que Emmanuel Macron a été très mal élu. Élu par défaut par des Français qui ne voulaient surtout pas de Marine Le Pen, Macron ne peut se prévaloir de ce mandat. Pas plus qu'il ne peut se targuer d'avoir mené un dialogue social exemplaire.

En effet, il ne se trouve pas un syndicat pour approuver la réforme même si hélas, les positionnements stratégiques de certaines confédérations pourraient laisser croire que le gouvernement en sera quitte de la contestation.

Alors évidemment dans cette séquence où la CGT, Solidaires, la FSU, l'Unef, l'Unl ont réussi à mobiliser le 12 septembre autant qu'au tout début du conflit contre la loi Travail en 2016, il est de bon ton de monter les uns contre les autres, de dévoyer les événements. C'est ainsi qu'est opportunément sorti un sondage Odoxa dans le Figaro jeudi dernier. On n'a pas été très surpris d'y lire que plus de deux Français sur trois (68 %) estiment que la première mobilisation nationale contre la réforme du Code du Travail est « plutôt un échec ».

Il faut dire tout de même que durant des jours, les médias dominants avaient prédit que la CGT boirait la tasse et se trouverait isolée. Mais le gouvernement ne doit pas trop rouler des mécaniques car d'après cette enquête, la moitié des personnes interrogées (50 %) pensent que ce mouvement social va prendre de l'ampleur, l'autre moitié prévoyant un épuisement rapide de la contestation.

On ne voit pas bien l'intérêt de cette question qui ressemble à un pari stupide. D'autant plus inadéquat que par ailleurs les Français ne sont que 26 % à considérer que la réforme aura un impact positif sur l'emploi, alors que 38 % estiment qu'elle aura un impact négatif et 36 % aucun impact. Reste que ce sondage comporte des questions pernicieuses.

C'est ainsi que le Figaro a demandé quelle personnalité incarnait le mieux l'opposition à la réforme du Code du Travail en plaçant le nom du secrétaire général de la CGT au milieu des politiques. Une manière de continuer à alimenter l'idée d'une bataille de leadership qui se jouerait entre Philippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon. La ficelle est bien trop grosse, le piège bien grossier : il s'agit d'une vaine tentative de diversion.

Pourquoi en effet les salariés se mobiliseraient-ils s'il ne s'agissait que de choisir leur camp dans une guéguerre d'égos ? Mais à en juger par les 180 manifestations, les 4 000 appels à la grève, les centaines de milliers de manifestants et l'élargissement à des organisations de FO et de la CGC le 12 septembre, les salariés ne tombent pas dans le panneau.

par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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