Pour le bien de tous

D'abord parce que les cheminots ont, avec habileté et responsabilité, décidé de fortifier leur unité syndicale en adoptant ensemble un calendrier de mobilisations et de grèves qui ne sera pas juste un petit caillou dans les Weston présidentielles. En effet, les cheminots partent en sachant qu'il leur faut durer, fortifier, consolider, convaincre les usagers et les citoyens, déjoué les campagnes de communication et d'intoxication. C'est peu dire que cette semaine qui commence s'annonce « horibilis » pour l'exécutif.

Les mobilisations de cette semaine dépassent désormais les seuls fonctionnaires. C'est ainsi que des appels à la grève ont été lancés dans les organismes sociaux, à la RATP, à Air France, et chez Hop sa compagnie low-cost, dans le contrôle aérien.

Mais à y regarder de plus près encore, la semaine passée n'a pas été terrible non plus pour le gouvernement avec une mobilisation des retraités d'une ampleur rarement atteinte. C'est par milliers qu'ils ont défilé dans certaines préfectures, là où jusqu'à présent ils réunissaient quelques centaines de manifestants. Le même jour et il ne faut pas y voir un hasard de calendrier, ils ont convergé avec les personnels des Ehpad.

La force de ces mobilisations est qu'elles sont porteuses non seulement d'une colère sourde qui enfle depuis des mois, mais surtout qu'elles portent l'exigence du bien commun. Il ne sera pas si difficile, et le gouvernement le sait, de faire comprendre aux usagers et aux citoyens que le statut des cheminots n'est pas la cause du déficit de la SNCF, que la concurrence n'amènera ni baisse des prix, ni qualité de service, ni sécurité.

Pas plus qu'il n'est difficile pour les retraités et leurs syndicats de convaincre qu'ils ne sont pas, loin s’en faut, les nantis que l'on prétend, que la spoliation dont ils sont victimes va accélérer un prétendu ruissellement de prospérité pour tout le monde. Macron auquel colle l'étiquette de président des riches comme le sparadrap du capitaine Haddock ne parvient pas à convaincre.

Les organisations syndicales ont une responsabilité immense dans cette séquence : créer un appel d'air et permettre aux salariés de sortir la tête de l'eau, défendre leurs intérêts et le bien commun.

C'est dans le contexte de cette semaine sociale et avec une actualité spécifique qui n'épargne pas les salariés qualifiés et en responsabilité que la CGT des Ingénieurs, Cadres, Techniciens et Agents de maîtrise va tenir son 18ème Congrès à Perpignan du 20 au 23 mars.

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT