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Le danger de l’extrême droite est imminent. Rappelant la différence de nature entre la droite et l’extrême droite, la CGT appelle clairement les salarié.es à battre l’extrême droite. Mais cette fois, il est clair qu'après trois qualifications de l’extrême droite au second tour en 20 ans, et surtout après 5 ans d’une politique service du capitalisme financier, après des conflits durs, notamment contre la réforme des retraites, beaucoup risquent de préférer l’abstention, voire de donner leur voix à Marine Le Pen.
C’est là une responsabilité historique d’Emmanuel Macron qui s’est choisi le duel la candidate RN pour se faire réélire plus facilement en draguant les électeurs de droite. Il a joué avec le feu et la fille à papa dispose d’un réservoir de voix qui pourrait la porter au pouvoir.
« Pour éviter ce scénario catastrophe, la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron, affirme la secrétaire générale de la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens CGT dans une tribune aux Échos le 20 avril. « Il a la responsabilité de rassembler et de prendre en compte les attentes sociales et environnementales des salarié.es. ». Le chef de l’État s’y est employé dès le lendemain du premier tour, sans véritablement être convaincant, notamment sur le dossier de la réforme des retraites qu’il maintient à son agenda des 100 premiers jours, tout en évoquant un possible référendum. Or, « le report de l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans représente un chiffon rouge », prévient Sophie Binet dans sa tribune. « Qu’il s’agisse d’allonger la durée de cotisation ou de reporter l’âge d’ouverture des droits, le résultat sera une nouvelle baisse des pensions, car les salarié.es seront toujours plus nombreux à partir à la retraite dans avoir atteint le taux plein. »
La CGT soutient par ailleurs que rien dans les paramètres des régimes n’oblige à faire cette réforme, comme le montrent les chiffres du Conseil d’orientation des retraites. On sait en effet que la part des retraites dans le PIB va baisser d’ici à 2030 du fait de la chute du niveau des pensions. Pour les cadres, alors que la pension représentait 72 % du salaire de fin de carrière en 1990, elle ne représente plus que 67 % aujourd’hui et tombera -s’il n’y a pas de nouvelle réforme - à 51 % du salaire de fin de carrière en 2062.
Emmanuel Macron ne peut soutenir ce recul de l’âge de la retraite à 65 ans alors qu’en face Marine Le Pen prétend de manière totalement démagogique et mensongère le maintenir à 60 ans. Sa proposition relève en effet de l’imposture sociale, car elle pénaliserait celles et ceux qui font des études, qui cotisent plus tard et devraient en plus cotiser plus longtemps. Mais l’imposture est double, car dans le même temps, Marine Le Pen promet de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour les employeurs ce qui reviendrait à assécher les ressources des régimes.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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