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Billet de blog 23 mai 2022

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Changement de casting, mais on garde le scénario

Il faut bien reconnaître à Emmanuel Macron une certaine constance. Ainsi continue-t-il à nous faire du « en même temps » avec un gouvernement où voisineront Pap Ndiaye, l’historien de la « Condition noire » à la tête de l’Éducation nationale et Gérald Darmanin à l'Intérieur.

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Le premier qui évoquait il y a quelques mois la réalité des violences policières, va donc siéger au conseil des ministres avec le second qui les a toujours niées. Les commentaires n'ont pas fait dans la dentelle. Ainsi, la fille Le Pen y voit la « dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et se son avenir » tandis que son lieutenant, Jordan Bardella, qualifie le ministre de l'Éducation nationale de « militant racialiste et anti-flics ».

Reste que très vite le ministre de l'Éducation va se trouver confronté à un climat social très dégradé par les années Blanquer. « La multiplication des réformes imposées à marche forcée et le manque chronique de moyens ont dégradé les conditions de travail des personnels et des élèves », ont ainsi déclaré dans un courrier à la Première ministre, fraîchement nommée onze syndicats de l'Éducation, dont la CGT, ainsi que la FCPE pour les parents d'élèves. Ces organisations exigent notamment « un moratoire sur les suppressions de postes ». Et elles attendent « une revalorisation ambitieuse des salaires pour tous les personnels non seulement pour compenser la perte de pouvoir d’achat depuis plusieurs années, mais pour redonner de l’attractivité aux métiers des services publics d’Éducation, sans conditionnement à des tâches supplémentaires, dans le respect des statuts et du droit à un déroulement de carrière ».

Sur ces dossiers, il est clair que le nouveau ministre aura du mal à faire pire que Blanquer. Mais il n'est pas sûr que Bercy ait très envie de céder les moyens nécessaires à la satisfaction des revendications. Si l'arc syndical est très large dans l'éducation, il est aussi tout à fait considérable et solide dans le reste de la fonction publique. Ainsi, la nomination d'Élisabeth Borne a-t-elle été l'occasion pour huit fédérations syndicales de la fonction publique de rappeler dans un courrier commun que « la première des urgences est celle des salaires et du pouvoir d'achat ». Les syndicats ont ainsi voulu rappeler Emmanuel Macron et sa cheffe du gouvernement à la promesse d’une augmentation générale « avant l'été » faite par la ministre de la Fonction publique du gouvernement Castex, Amélie de Montchalin.

On pourrait commenter longtemps le casting, mais pour ce qui est de l’exemplarité, notamment en matière d’égalité femmes/hommes ou de lutte contre les violences faites aux femmes, il faudra repasser, car on trouve au gouvernement deux ministres mis en cause pour viol (Darmanin et Abbad), deux ministres faisant l’objet d’enquête pour corruption et prise illégale d’intérêt (Dupond Moretti et Dussopt).

On pourrait aussi décoder à l'envi le style ou la personnalité de la Première ministre, mais on va très vite voir ce gouvernement à l'œuvre sur des dossiers sociaux que la campagne présidentielle n'a pas pu éluder ou éclipser parce que la pression des mobilisations a été forte ces derniers mois.

Élisabeth Borne qui a toujours refusé de donner un coup de pouce au SMIC sera-t-elle la Première ministre des Revalorisations salariales ? C'est difficile à croire, car sa feuille de route comporte une liste impressionnante de rustines et de chèques qui permettent de dédouaner le patronat de ses responsabilités salariales. Sera-t-elle la Première ministre du Service public après avoir été la ministre des Transports de la réforme sur la SNCF qui a changé le statut des cheminots et ouvert à la concurrence le réseau SNCF. Élisabeth Borne moins dure désormais avec les chômeurs alors qu'elle a durci les règles de l'assurance chômage ? Évidemment pas. Son gouvernement s'inscrit dans une continuité, une poursuite annoncée. Mais justement parce que ses faits d'armes en tant que ministre sont déjà largement connus, les syndicats ne restent pas dans l'attentisme et l'ont déjà appelé dans une lettre ouverte à augmenter les salaires et à renoncer au recul de l'âge légal de départ à la retraite. Il faut donc s'attendre à de nouvelles mobilisations.

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

Ce billet est également disponible chaque semaine en podcast "Cadres Infos" sur https://ugictcgt.fr/documents/podcast/ et sur toutes les grandes plateformes de streaming.

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