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Inquiets, parce que dans le scénario qu'il a choisi de bâtir depuis 5 ans pour se faire réélire, Emmanuel Macron a fait progresser l'extrême droite en banalisant ses thématiques.
Inquiets, parce que par désespérance plus que par adhésion de trop nombreux électeurs on fait l'expérience d'un premier vote pour la candidate RN prétendument dédiabolisée.
Inquiets, parce que l'abstention a encore battu des records parmi ceux qui ont tout à perdre et déjà beaucoup perdu avec la politique néolibérale d'Emmanuel Macron et rien à attendre de l'imposture sociale incarnée par l'héritière de Montretout, la fille à papa facho.
Comme l'affirmait la CGT de l'encadrement « malgré sa stratégie de banalisation des idées d’extrême droite, le Rassemblement national porte toujours des orientations racistes, sexistes et homophobes en contradiction frontale avec notre démocratie et notre République. Sous un affichage social, son programme vise pourtant à affaiblir les services publics et la sécurité sociale et à favoriser les actionnaires au détriment des droits des travailleur·se·s. ». Il est donc en effet heureux que Marine Le Pen ait échoué ce dimanche.
Mais son échec ne signe pas une victoire d'Emmanuel Macron. Tout juste un succès de son entreprise de maintien au pouvoir. Car le premier comme le second tour ne valent pas adhésion à son programme, ni un blanc-seing pour cinq ans, encore moins un satisfecit pour son bilan. Les thématiques sociales, les salaires, le pouvoir d'achat, le service public, la santé, la retraite vont lui revenir comme un boomerang. Sur ces questions essentielles qui ont fortement mobilisé ces cinq dernières années, il n'a apporté aucune réponse satisfaisante et il s'est comporté avec les mouvements sociaux avec morgue, suffisance et violence.
Sur les retraites, il a indiqué vouloir réformer à l’automne pour imposer un recul de l'âge de départ à 65 ans. Il lui faut cependant d’abord gagner une nouvelle majorité aux élections législatives, et, à en juger par la fragmentation de son électorat au soir du premier puis du second tour, il n’a pas encore partie gagnée. Et dans cette nouvelle séquence qui s'est ouverte dimanche soir, il doit s'attendre à de nouvelles mobilisations pour s'opposer aux reculs sociaux et gagner sur les salaires, le pouvoir d'achat. Le 1er mai doit sonner comme une mobilisation générale pour le progrès social.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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