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Billet de blog 25 septembre 2017

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Ordonnances : une signature qui ne clôt pas le dossier

A la faveur de leurs discours respectifs devant l'assemblée générale des Nations-Unies, les commentateurs ont tenté de nous démontrer que Donald Trump et Emmanuel Macron étaient différents. Mais comment ne pas relever à quel point leurs effets de communication peuvent se ressembler.

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Comment en effet ne pas mettre en parallèle ces images de Donald Trump paraphant devant les caméras ce qui se voulait être l'arrêt de mort de l'Obamacare avec la pitoyable mise en scène télévisuelle de la signature des ordonnances de la réforme du Code du Travail par Emmanuel Macron.

Certes ce dernier n'a pas l'air aussi brutal et grossièrement satisfait que son homologue américain. Il y met une sorte de solennité compassée assortie d'un bref discours. Dans les deux cas le message présidentiel peut se résumer à quelque chose comme « fin de partie », ou « l'affaire est dans le sac », « c'est moi qui gouverne, pas la rue ».

Prenons cet exercice télévisuel pour ce qu'il est... de la communication. Car la messe n'est peut-être pas dite. D’abord parce que les Français ne sont pas acquis à cette réforme.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié à la veille de la deuxième journée d'action du 21 septembre, sur leur « attitude à l'égard de la mobilisation des organisations syndicales et étudiantes », 27 % des personnes interrogées disent la soutenir et 26 % lui témoigne de la « sympathie », soit un total de 53 % favorable au mouvement. Ce taux d'approbation est légèrement supérieur à ceux observés par Elabe pendant la contestation contre la loi El Khomri.

Tout n'est donc pas plié et il tient aux organisations syndicales qui s'opposent à ces ordonnances d'expliquer encore et encore les méfaits de cette réforme XXL. Dans cette séquence et face à un exécutif qui entend jouer la fermeté, le syndicalisme a la responsabilité immense de se rassembler.

Dans les deux premières journées de mobilisation, des organisations professionnelles et départementales de FO, de la CGC et des syndicats de la CFDT ont fait fi des positionnements stratégiques de leurs confédérations pour se joindre au mouvement. Personne ne comprendrait que des syndicats dont les premiers dirigeants estiment que le projet de réforme Code du Travail est « déséquilibré », « au détriment des salariés », en « facilitant les licenciements » ou « en imposant » une instance unique de représentation des personnels dont les moyens ne sont pas garantis, ne se rassemblent pas pour imposer l'intérêt des salariés.

Dans « l’intérêt des salariés », la CGT s’est adressé, dès le 21 septembre au soir, « à l’ensemble des confédérations syndicales qui, toutes, contestent les ordonnances, pour construire une nouvelle journée nationale d’actions interprofessionnelles dans les meilleurs délais ». L'encre de la signature d'Emmanuel Macron a beau être sèche, il n'est pas trop tard pour faire prévaloir d'autres choix.

par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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