
Agrandissement : Illustration 1

Le Président de la République a été l’instigateur d’une crise politique majeure et a plongé le pays dans une campagne effrénée pour les législatives, prenant le risque que l’extrême droite arrive au pouvoir. Il décide maintenant de refuser la nomination d’une Première ministre représentant la première force politique à l'issue de cette élection : le Nouveau Front Populaire.
A l'occasion de son entretien télévisé du 23 juillet 2024, le plus haut représentant de l’État, Emmanuel Macron utilise les jeux Olympiques comme prétexte pour nier la volonté de rupture que les français·es ont exprimé face à sa politique délétère.
Selon lui, il serait urgent d’attendre. En tant qu’ingénieur·es, cadres ou technicien·nes, notre fonction est d’assumer tous les jours les responsabilités qui nous incombent pour que les entreprises et les administrations fonctionnent. Les cadres de la fonction publique ont notamment pour premier devoir la continuité des missions de service public et la préservation de l’intérêt général. Elles et ils mesurent pleinement les ravages de 30 années de néolibéralisme, qui ont abouti à un désengagement de l’Etat dans les services publics. C’est dans ce contexte qu’ils et elles ont fortement exprimé leurs craintes quant aux orientations du RN s’il arrivait au pouvoir. Lucie Castets, porte-parole du collectif "Nos services publics" fait partie de ces personnes ; elle s'est d'ailleurs engagée parmi les premier·es sur le programme de rupture du NFP.
Pour nous, ingénieur·es, cadres et technicien·nes de la CGT :
L’urgence n’est pas d’attendre mais d’agir. L’urgence est de répondre aux causes qui alimentent le vote pour un parti xénophobe, qui a fait de la remise en cause des « élites » un de ses principaux carburants. L’urgence est de répondre aux besoins des populations, et aux difficultés que rencontrent nos services publics. L’urgence est que la force politique arrivée en tête des élections puisse œuvrer à la mise en place du programme ayant gagné le plus d’adhésions.
Si le SMIC préserve timidement les plus bas salaires d’un décrochage de leur pouvoir d’achat, ce n’est pas le cas pour le nôtre. Le recul de la part des salaires dans les richesses créées a pour conséquence la baisse de notre pouvoir d’achat ! De 1996 à 2022, le salaire net moyen des salarié·es du privé toutes catégories confondues a augmenté de 14.1%, alors que celui des professions intermédiaires seulement de 2,4, et celui des cadres de 3,4% points (INSEE, euros constants en ETP). Recul aggravé par la déconstruction de la reconnaissance de nos qualifications dans de nombreuses conventions collectives.
Nos voix se sont massivement portées sur les candidat·es qui répondent aux aspirations démocratiques, sociales et écologiques d’une majorité de nos concitoyen·nes, nous ne pouvons pas accepter d’être une fois encore méprisé·es.
Nous avons besoin de réelles marges de manœuvre professionnelles pour bien travailler. Aujourd’hui, le sens au travail est fortement remis en cause par les politiques néolibérales ou austéritaires et le New Public management.
Nous, ingénieur·es, cadres et technicien·nes de la CGT appelons dès maintenant, nos collègues du public et du privé à venir renforcer la CGT et à préparer une rentrée offensive pour exiger :
- l’augmentation des salaires, l’augmentation du point d’indice et la reconnaissance de nos qualifications ;
- la ré-internalisation dans les administrations des missions d’expertise ;
- l’indexation des salaires sur les prix ;
- l’abrogation de la réforme des retraites et la prise en compte des années d'études ;
- l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage ;
- le développement des services publics dans tous les territoires avec notamment la création massive d’emplois publics qualifiés ;
- le respect de nos responsabilités professionnelles et l’encadrement de notre temps de travail
- une politique de finances publiques en cohérence avec les besoins des populations et les enjeux de société
- la réindustrialisation du pays pour répondre au défi environnemental.