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Elle semble aussi avoir porté les centaines de milliers de jeunes américains qui ont manifesté avec émotion et gravité ce week-end et qui ne veulent pas se résoudre à la fatalité des armes. Qui aurait parié un cent sur cette mobilisation lorsque Trump a été élu fin 2016 ?
Ne pas laisser s'écrire le pire, ne jamais baisser la garde, c'est aussi ce qui a poussé vendredi soir dans toute la Pologne des milliers de manifestants femmes et hommes pour défendre le droit à l'avortement. Dans ce pays, un projet de loi déposé sous l'impulsion des ultraconservateurs par le comité "Stop avortement" entend restreindre l'avortement en cas de risque pour la vie ou la santé de la mère et grossesse résultant d'un viol et d'un inceste.
Le déclin n'est pas certain, pas plus que le recul de l'intérêt général. C'est ce qu'ont voulu signifier cheminots et fonctionnaires qui ont défilé en masse le 22 mars dans l'unité syndicale.
Perdre son boulot, voir son usine fermer, là non plus ce n'est pas écrit d'avance quand on décide de se mobiliser. C'est ce que viennent de faire avec un premier succès les salariés de Bosch à Onet le Chateau (Aveyron) inquiets pour l'avenir de ce site spécialisé dans les pièces pour diesel. Ils ont obtenu la signature d'un accord pour ouvrir des négociations sur l'avenir de leur usine. Et pour ça, ils ont fait preuve d'imagination dans la mobilisation afin de durer et de contraindre la direction à venir négocier : durant quatre jours à l'appel d'une intersyndicale Sud, CFE-CGC, CFDT et CGT, les salariés étaient appelés à débrayer deux heures à tour de rôle pour obtenir des garanties afin de sécuriser les emplois à l'horizon 2020.
L'austérité, le gel des salaires comme horizon indépassable ? Ça non plus, ce n'est pas gravé dans le bronze. C'est ce qu'ont voulu dire les syndicats d'Air France vendredi dernier en se mobilisant pour obtenir 6% d'augmentation. D'ailleurs, à propos d'Air France, il n'est pas non plus écrit d'avance que le syndicalisme confédéré et interprofessionnel soit impossible à faire vivre chez les pilotes de la compagnie. Quelques uns d'entre eux ne viennent ils pas de créer une section syndicale Ugict-CGT là où seul le syndicalisme corporatiste et catégoriel semblait dominer ?
On pourrait sur l'actualité d'une seule semaine sociale multiplier les exemples de ces pages qui s'écrivent par la mise en mouvement des femmes et des hommes. Les oracles libéraux qui à l'aune de la seule journée de jeudi dernier prédisent que « ça ne prendra pas » en parlant des convergences revendicatives espèrent sans doute que ce printemps confirmera la toute puissance macronienne sur un peuple sidéré par la rafale de réformes en chantier et la fin des syndicats. A nous de les faire mentir.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT