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Billet de blog 28 août 2017

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Un président ne devrait pas dire ça...

À quelques jours de la révélation des ordonnances de réforme du Code du travail, les déclarations d'Emmanuel Macron lors de sa visite à Bucarest, jeudi 24 août, témoignent de cette morgue de classe dont nous avons déjà pointé la récurrence dans les propos du président.

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« Les Françaises et les Français détestent les réformes. Dès qu'on peut éviter les réformes, on ne les fait pas. C'est un peuple qui déteste cela », a déclaré le chef de l'État. Voilà bien un poncif aussi éculé que méprisant sur une prétendue « résistance au changement ».

La réalité est bien différente. C'est de légitime défense dont il est question et non du blocage culturel d'un peuple rétif au progrès. Sa réforme n'est autre que le deuxième et sans doute pas le dernier étage du missile El Khomri conspué par un puissant mouvement social en 2016 et rejeté mois après mois par 70 % des Français. Elle vient après une succession de réformes du Code du travail, des retraites, de la Sécurité sociale et d'à peu près tout ce qui constitue notre modèle social. Des réformes pour la plupart imposées après des simulacres de dialogue social, en profitant de désaccords entre organisations syndicales.

Comme Alain Juppé en son temps, face à la contestation Emmanuel Macron va essayer de nous faire croire qu'il y a comme un malentendu avec ce « peuple qui déteste ça » : « Ce qu'il faut, c'est lui expliquer où on va et il faut lui proposer de se transformer en profondeur mais pour mener un projet plus grand que soi », a-t-il ajouté après avoir été mis en garde par François Hollande. Soyons clairs, Macron ne veut rien expliquer.

La ministre du Travail dont le cabinet a reçu tour à tour syndicats et patronat en bilatérales n'a rien dévoilé de ses arbitrages. Seule une trentaine de pages ont été présentées sur les 150 à 200 pages que devraient contenir les 5 ordonnances annoncées. Aucun de ces documents n’a été remis aux organisations syndicales : « de quoi a peur le gouvernement en ne dévoilant pas ses visées de régression sociale, » interroge la CGT dans un communiqué. Clairement, il redoute la transparence, fuit le débat contradictoire, et veut bâcler la réforme en quelques semaines. Le texte sera soumis le 4 septembre à cinq instances consultatives, avant d'être présenté au Conseil des ministres dans la semaine du 18 septembre et d'être publié au Journal officiel, le 25 septembre, si tout se déroule comme convenu...


Mais rien n'est moins sûr et c'est bien le cauchemar d'un large mouvement de contestation que ne veulent pas revivre le président Macron, comme le patron des patrons qui fera sa rentrée lors des universités d'été du Medef cette semaine. C'est pourtant bien ce qui leur pend au nez. Sans doute parce qu'ils prennent les Français pour des imbéciles, mais surtout parce qu'ils s'apprêtent à hacher menu 120 ans de construction de droit social.

La CGT a mis la date du 12 septembre dans le calendrier de la rentrée afin de mobiliser les salariés, les privés d'emploi, les jeunes. D'ores et déjà, les contacts pris avec l'ensemble des organisations syndicales dans les départements révèlent une disponibilité pour passer à l'action. Les contacts entre confédérations n'interdisent pas de penser que le gouvernement a partie gagnée.

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