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Billet de blog 30 septembre 2019

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Hôpital : Agnès Buzyn a-t-elle enfin pris la mesure de la crise ?

Cela fait maintenant six mois que les personnels des urgences tiennent tête à Agnès Buzyn. Et plus le temps passe, plus le mouvement prend de l'ampleur et s'élargit.

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La ministre de la Santé a eu beau faire des annonces, lâcher pas moins de 754 millions d'euros, la grève continue et on compte encore 89 % de Français (contre 92 % en juin) et 93 % de personnels hospitaliers (96 % en juin) qui soutiennent le mouvement de grève. Que les personnels n'aient pas été convaincus est une chose, mais 64 % des Français ne l'ont pas plus été. « La crise des urgences n'est probablement que le reflet d'une crise plus globale touchant l'ensemble du personnel hospitalier depuis ces deux dernières années », estime l'étude. Perspicaces les sondeurs...
En effet, on est bien dans un conflit qui, partant d'un incident -un de plus- dans un service d'urgence, met en lumière non seulement la crise de l'hôpital, mais plus globalement celle du système de santé. Six mois de grève plus tard, après avoir tardé à répondre au mouvement, la ministre de la Santé doit maintenant faire face à une colère plus large exprimée le 22 septembre dernier dans un texte publié sur le site du Journal du Dimanche signé par 2 300 professionnels de santé dont 400 médecins chefs de service. « Nous, chefs de service et responsables d'unités de soins, médecins hospitaliers, internes, cadres de santé, infirmières, aides-soignantes, alertons une nouvelle fois sur l'aggravation des conditions de travail, écrivent-ils. Un point de rupture est franchi. La sécurité n'est plus assurée. ». L’aggravation des conditions de travail des soignants, médecins et personnels paramédicaux entraîne selon eux une « dégradation inacceptable des conditions d’accueil des patients et de la qualité des soins ». Regroupés dans un collectif inter-hôpitaux, ils réclament la tenue « d'états généraux » devant mener à un « plan d’urgence ».

Dans sa motion, le collectif inter-hôpitaux demande notamment la « réévaluation des filières de soins, nécessitant l’ouverture de lits pour l’aval des urgences », « l’embauche en nombre suffisant de personnels soignants, de travailleurs sociaux et de secrétaires », et une « revalorisation des salaires ». Des exigences qui pourraient être satisfaites avec un autre budget de la Sécurité sociale. Mais le PLFSS 2020 dont les grandes orientations seront présentées le 30 septembre prévoit un objectif de progression des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à 2,3 %. Un taux équivalant à celui voté pour 2018, mais inférieur de 0,2 points à celui de 2019.
Ce n’est pas avec un budget arithmétiquement insuffisant, ni en saupoudrant des moyens qui feront défaut ailleurs qu’on sortira l’hôpital de la crise où il s’enlise. L’hôpital n’a pas besoin de charité mais d’un grand effort budgétaire soutenu.

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

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