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Espérée car cette pandémie et les décisions politiques qu'elle a entrainées les ont entravés dans l'accomplissement de leur mission. Redoutée parce que cette école du jour d'après ressemble vraiment trop à celle qu'ils ont quittée avant les congés. En dépit des demandes de plusieurs syndicats d'un report afin de bien la préparer, la rentrée scolaire aura bien lieu ce mardi pour les quelque 12,4 millions d'élèves. Mais moins que jamais, Blanquer a la confiance des enseignants. « Les conditions de protection sont rassemblées », « nous sommes pédagogiquement prêts », a-t-il assuré ces derniers jours. Sans convaincre car « c'est l'impréparation qui domine alors qu'on a souvent demandé à préparer collectivement la reprise » a résumé, Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc CGT sur le site nvo.fr.
Comment la confiance de la communauté scolaire en Blanquer pourrait-elle être au beau fixe ? Lors du confinement, le ministre avait annoncé qu'il y aurait une continuité pédagogique. Pourtant, selon une enquête menée par l'association Synlab, en moyenne, 20 % d'élèves se sont désengagés de leur scolarité et la même enquête évalue le nombre d'élèves décrochés à 30 % en collège REP et en lycée professionnel, en dépit des efforts des enseignants durant ces semaines pour maintenir un lien avec leurs élèves à défaut de pouvoir assurer des enseignements normaux.
À l'évidence, si l'enjeu des protections, des gestes barrières, des masques est important lors de cette rentrée, il n'est pas le seul sujet. Cette rentrée repose avec plus d'acuité que jamais la question des effectifs. La crise sanitaire appelle à renforcer davantage les effectifs d'enseignants, de CPE et de psychologues scolaires, de travailleurs sociaux pour accueillir, accompagner et permettre la réussite de toutes et tous. Par exemple, dans le secondaire qui va accueillir 30 000 élèves de plus, le ministre persiste à supprimer 440 postes d'enseignants. « Sur le plan pédagogique, les moyens restent indigents et ne permettent pas de remédier aux retards accumulés et aux inégalités que la crise a mise en exergue, tout particulièrement dans la voie professionnelle », observe la CGT Educ'Action.
Il y a fort à parier que dans ces conditions de rentrée très dégradées et alors que tant de contentieux sociaux, notamment sur les salaires, se sont accumulés entre les personnels de l'Education et leur ministre, la journée de mobilisation unitaire du 17 septembre, avec les organisations, CGT, FSU, FIDL, MNL, Solidaires, UNL, s'impose comme une nécessité.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT