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Billet de blog 9 juillet 2019

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Haro sur les chômeurs, ces pelés, ces galeux desquels vient tout le mal.

Les mesures entrant dans la réforme de l'assurance chômage viennent d'être rendues publiques. Sans surprise, elles visent à économiser plus de trois milliards d'euro. Et, toujours sans surprise, sur le dos de qui ? des salariés, bien sûr ! En n'oubliant pas de précariser encore davantage les plus précaires et de paupériser encore davantage les plus pauvres.

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"Les chômeurs vont payer la facture" titre le Magazine Alternatives Économiques dans son édition de juillet-Aout. A en croire les mensonges de Muriel Pénicaud, c'est "seulement" 600000 à 700000 chômeurs qui seraient impactés par au moins une des mesures de la réforme. Un rapport de l'UNEDIC annonce le double. Cela représentera presque la moitié des chômeurs indemnisés et la réforme concernera surtout les plus précaires.

Aussi les 3,4 milliards d'euro économisés le seront-ils principalement sur le dos des salariés, selon trois axes principaux :
- Durcissement des conditions ouvrant des droits au chômage  : jusqu'à maintenant, ceux-ci étaient acquis pour les salariés ayant travaillé quatre mois sur une période de 26 mois ; dorénavant, il faudra avoir travaillé six mois sur une période ramenée à 24 mois. Ce sont ainsi les plus précaires qui seront touchés.
- Modification du mode de calcul des indemnités : plutôt qu'une base journalière, c'est une base mensuelle qui servira pour le calcul des allocations. Concrètement, un chômeur qui touchait mensuellement 960 euro pour 15 jours travaillés n'en touchera plus que 480. Selon Alternatives Économiques, cette mesure concernerait 300000 abonnés aux contrats courts.

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- Fin des "droits rechargeables" : aujourd'hui, le fait d'avoir cumulé un total de 150 heures travaillées pendant la période d'indemnisation permet à un chômeur de ne pas perdre le bénéfice de ses anciens droits acquis s'il reprend un travail de courte durée. La réforme prévoit que cette durée soit augmentée jusqu'à six mois, ce qui sera la durée exacte nécessaire pour l'ouverture des droits. Autant dire que la réforme met fin au mécanisme des droits rechargeables.

A côté de ces mesures qui forment l'ossature de la réforme, les cadres font l'objet d'une attention particulière : pour ceux de moins de 57 ans, la dégressivité des allocations revient, avec un "plancher" qui ne descendra pas au dessous de 2261 euro par mois, indemnité correspondant à un salaire de 4500 euro. Ce sont donc les cadres ayant perçu un salaire supérieur à ce montant qui seront impactés. Le Gouvernement justifie ce volet de la réforme par le faible pourcentage (3,8%) de cadres au chômage et par leur facilité à retrouver du travail. C'est oublier que la majeure partie des indemnisés a plus de 50 ans et que ce sont ceux-là qui vont rester le plus longtemps au chômage. A moins d'accepter, sous la pression financière, des emplois sous-qualifiés que d'autres auraient pu occuper.

Le Gouvernement espère faire avaler la potion amère en instaurant une mesure réclamée depuis longtemps par les syndicats : l'instauration d'un bonus-malus payé par les entreprises qui recourent abusivement aux contrats courts. Cette disposition, qui est un chiffon rouge pour les représentants patronaux, est pourtant peu dissuasive, tant les exclusions du dispositif sont nombreuses et variées et les malus pratiqués dérisoires.

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Ce sont donc les chômeurs précaires qui seront les plus pénalisés, alors qu'aucune mesure sérieuse tendant à réduire le nombre de contrats courts n'est adoptée. Cette contradiction révèle les intentions du Gouvernement : réduire les droits des chômeurs - et aussi en sortir le maximum des statistiques, comme cela a été fait en Grande Bretagne avec les "contrats zéro heures" et en Allemagne avec les "contrats un euro". Dans les deux pays, cela n'a été réalisé qu'au prix d'une augmentation de la pauvreté et c'est l'option non avouée de Macron et de son pouvoir.

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