que restera-t-il au bout du compte ? nos larmes dévoyées dans des terres trop ingrates, nos mains aveuglées en quête de lumière dans des corps enduits d'ombres - peut-être les nôtres - l'espoir d'un ailleurs confiné dans les enclaves de l'exil.
que restera-t-il, dis-moi, que restera-t-il ? des étreintes épuisées par nos meurtrissures, ces violences dont on préfère taire le nom, est-ce que ce nom est celui de l'amour ou du silence, des souvenirs qui sont autant de parchemins brûlés.
que restera-t-il, dis-moi, que restera-t-il ? la chair apaisée quand on n'arrive plus à se déchirer, des exultations qu'on sait illusoires, on s'était promis de vaincre le temps, mais le temps a terrassé nos insolences.
que restera-t-il, dis-moi, que restera-t-il ?
la gratitude à force d’abnégation ou le désespoir à force de lucidité, les carnavals de nos espoirs abimés, ces prisons qui n’en sont pas mais dont on ne peut s’évader
que restera-t-il, dis-moi, que restera-t-il ?
sans doute, une question, comme un débris d’étoile dans une mer défaite,
est-ce qu'on a vécu un seul jour ou sommes-nous morts avant d'avoir vécu ?
umar