16 novembre 2015, lycée Utrillo de Stains. Matin, trajet en métro avec un silence sépulcral dans les wagons.
Pendant un cours avec mes secondes, à la fin de l’heure, un élève assez branleur mais sympa (profil assez courant) me dit : « Je peux vous parler seul à seul, Monsieur ? ». J’accepte.
Le gamin me raconte qu’il était au Stade de France, qu’il y avait emmené son petit cousin et qu’il a eu peur de mourir, culpabilisant d’avoir amené là son jeune cousin. « Puis j’ai pensé à ma mère, me dit-il, espérant avoir été un bon fils. Et aussi, j’ai pensé à vous. »
Suis un peu surpris mais il ajoute « Ben ouais, je me suis dit que si vous m’engueulez parfois, c’est parce que vous m’aimez bien ».
Alors que le même jour se répandait sur les ondes l’appel républicain-islamophobe à la guerre civile, j’aurais pu me demander « Qu’adviendra-t-il de toute cette beauté ? ».
Les banlieues sensibles valent tellement mieux que les quartiers insensibles.
Les calomnies de Zemmour et de la Fachosphère contre la municipalité de Stains et ses habitants pauvres sont une abjection obscène.