1989 a décidé de ma subjectivité politique. Ce ne sont pas les événements actuels qui l'ébranleront.

Vous avez aimé la chute du Mur, vous adorerez le monde de Donald Trump.

Ma grand-mère, couturière pauvre de l'Aisne, est morte en juin 2003 en craignant d'aller en enfer. Le fascisme la révulsait. Son catholicisme pasolinien était celui des pauvres.

Plus de 30 ans nous séparent de la chute de l'Union soviétique. 30 années qui, à mes yeux, ont confirmé le tragique de cette disparition.

J'ai eu 50 ans au début de ce mois. J'ai vécu 3 semaines de 1973, 3 semaines douloureuses. Mais en 1973, l'hôpital n'était pas en lambeaux.

Le livre de Houria Bouteldja publié fin janvier 2023 aux éditions de La Fabrique repense à nouveaux frais, décoloniaux, la question nationale nouée à la question démocratique encore plus que seulement sociale.

Vichy, hélas, c'est une France non négligeable dont le bilan politique n'a jamais été fait.

La manifestation "Solidarité" de demain est salutaire mais insuffisante. Pour faire face à la réaction raciste, la question démocratique doit recouper la question nationale. Un doit compter pour un.

Divisée ne serait-ce qu'en deux candidats, la gauche n'aura plus que ses yeux pour pleurer au soir du premier tour de la présidentielle. Elle peut, elle doit, renouer avec une ligne de masse.

La question de savoir si le risque d'une prise de pouvoir par les partisans les plus ultra de Donald Trump est secondaire. D'évidence, le pouvoir lui a donné une base de masse, comme dans le fascisme historique. Une leçon à méditer.