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Billet de blog 26 avril 2023

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Entre deux mers, 3

Où l'on part à la recherche aventureuse d'une maison correspondant 1/ à ses rêves 2/ à son budget, et où l'on apprend à parler l'immobilier. Et où miracle, on trouve la maison qui convient, bien que sans jardin.

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Septembre 2022. Hébergée à Bordeaux, et avec deux alertes mises sur Le Bon coin depuis juin, je me mets donc à la recherche de la perle rare à La Réole. Une maison de ville, avec pour Graal un petit jardin, pas trop grande, et sans trop de travaux.

J'entame cette recherche avec des désavantages sérieux:

1/ je n'ai aucune connaissance en bâtiment et suis totalement inapte à déceler des vices cachés, ou même apparents;

2/ je fonctionne au coup de cœur, ce qui peut s'avérer dangereux. "Quoi, la toiture? Mais il y a de hauts plafonds, un beau parquet, et déjà une chatière!". "C'est super, cette vue sur la Garonne! Ah, c'est en zone inondable?"

J'ai de plus la conviction cynique qu'il en va de l'achat immobilier comme de l'acquisition d'un ordinateur, d'un vélo, voire du contrat avec un compagnon: dès que tu t'es décidé.e,  tu te rends compte que tu aurais pu trouver mieux.

En pareil cas, on se fait conseiller, et j'ai harcelé les copains architectes à coup d'annonces et de photos avant de me décider.

En revanche, je ne suis pas trop mauvaise en  langues étrangères, et j'ai très vite assimilé le vocabulaire de l'immobilier .

"Idéal premier achat ou investisseur"= "Tout juste bon pour arnaquer un locataire". "Charme de l'ancien"= Plomberie, électricité et toiture à refaire. "Beau potentiel"= si tu triples le prix d'achat initial. "Proche toutes commodités": avec une voiture. "Dans son jus": avec une déco dont feue ma grand-mère n'aurait pas voulu.

Illustration 1
"Dans son jus" (je n'ai pas pris).

Et La Réole étant devenue The Place to be pour les Bordelais, les biens ne sont pas si nombreux sur le marché. Trois agences ont pignon sur rue, plus des agents indépendants, mais ce que je cherchais semblait un peu le mouton à cinq pattes. Pendant trois mois, on m'a proposé des maisons attirantes, mais démesurées pour mes besoins, et avec des besoins de travaux qui dépassaient nettement mes capacités budgétaires et mes capacités tout court. Non, je n'ai pas besoin de 150 mètres carrés. Non, je ne veux pas marcher vingt minutes pour aller dans un lotissement. Et non, quand je demande La Réole, ce n'est ni Gironde-sur-Dropt ni Lamothe-Landerron en "banlieue".

La difficulté à trouver un bien de taille moyenne (moins de 100 mètres carrés) en bon état  correspond à une réalité de la ville. La Réole a des maisons vides. Mais la ville a souffert pendant des années d'une perte des emplois, et son patrimoine immobilier est certes remarquable, mais en grande partie dégradé.  Des immeubles entiers sont à vendre, au prix de sérieux investissements. Ajoutons à cela que le bas de la ville, en bord de Garonne, est exposé aux crues. Et sur fond de crise et d'inflation, les gens ne quittent plus facilement leur maison. Je n'allais quand même lancer des sorts pour des divorces ou séparations libérant une maison!

N'empêche, j'ai trouvé, et le 30 septembre, avec la complicité d'un copain prof d'architecture, je déposais une offre. Une maison "atypique", dans la mesure où elle était scindée en deux: en bas, les bureaux d'un assureurs, en haut un petit appartement (à l'aune réolaise, soit quand même presque deux fois la surface de mon ancien studio parisien).  Le tout idéalement placé, en haut de la ville, dans le vieux La Réole, près du magnifique Hôtel Peysseguin du XVème siècle et sur une petite place vouée à être végétalisée (on en reparle).

je vous épargne la longue patience de l'acceptation de l'offre, de l'autorisation de transformer les bureaux en logements, devant passer sous les fourches caudines des ABF (Architectes des Bâtiments de France) qui n'ont aucun problème avec la transformation d'une place en parking mais ont pouvoir sur la couleur de vos volets. Et la longue patience avant la signature du compromis, et enfin de la vente.

Illustration 2

Tout ceci évidemment sur fond de doutes: "et si je faisais la connerie de ma vie"? et de commentaires bien intentionnés des ami.es:

"Comment, tu achètes à La Réole et tu n'as pas de jardin?"

Illustration 3
Pas de jardin mais un terrain de jeu pour les félins

Non, je n'ai pas de jardin. J'aurais bien aimé, mais soyons lucide: mes exploits jardiniers chez mes parents ont été couronnés par la récolte d'environ 17 tomates cerises au prix d'une lombalgie. Et un jour – dixit la mairie – j'aurai un jardin sous mes fenêtres, sans avoir à l'entretenir. En attendant, déjà, il y a un espace de verdure agréable sur le côté de ma maison, et mes félins peuvent vagabonder.

Illustration 4
S'aventurera, s'aventurera pas?

Je n'ai pas de jardin, mais j'ai mon rêve: une maison de ville. Avec le joker: à peine 50 mètres de La Petite Populaire, lieu incontournable dont il sera très bientôt ici question. (Teaser).

Et ayant rejeté avec hauteur tous les conseils m'enjoignant d'acheter "sans t'embêter à faire des travaux, surtout", j'ai un rez-de chaussée à transformer.

Illustration 5
Si, si, un jour ce rez-de chaussée sera une superbe pièce à vivre

Une autre longue attente commence. (Teaser 2)

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