Il a ouvert un site web (www.benoitkoukebene.com) et mis sur pied une web-radio (Radio Téléma), Benoît Koukebene, ancien ministre congolais des Hydrocarbures sous Pascal Lissouba, s’est décidé à reparaître sur la scène politique. Pragmatique et réaliste, il est porteur d’un projet économique respectant les intérêts, notamment bilatéraux, en jeu au dans son pays. En effet, "rien ne se fait sans la France au Congo", même si tout le monde s'en défend. Koukebene répond d'accord, puisqu'il en est ainsi, envisageons les choses sous l'angle de la réalité et préservons ce qui doit l'être. Auteur, lorsqu'il était aux affaire, d'une réforme qui a permis au pays "de se débarrasser du système moyenâgeux des concessions pour se doter d’instruments juridiques modernes : les contrats de partage de production", il sait de quoi il parle.
Loin des hauts-parleurs et des grands rendez-vous, il donne des entretiens individuels et se fait convaincant. Bien sûr, son projet s’appuie sur la vitalité nationale, la jeunesse et une meilleure redistribution des dividendes pétroliers et forestiers, mais il convient, il n'a de cesse de le dire, d'être réaliste sur ce qu’il est possible de faire et de ne pas faire. Bien sûr, il se garde de faire état de ses soutiens, que l'on devine cependant puissants.C'est ce qui lui donne une stature qu'il n'avait pas, quelques années en arrière. Non, ce n'est pas un tribun, mais son avenir personnel ne se joue - et ne se jouera probablement pas - dans les meetings. En revanche, c'est un solide intellectuel.
Sur le plan politique, Koukebene estime dramatique, voire même délétère, la situation qui prévaut actuellement au Congo, à savoir : une élection présidentielle organisée à la va-vite pour le 20 mars et une opposition muselée et qui risque sa vie à chaque démonstration publique. Quant au général Jean-Marie Mokoko, le plus sérieux des candidats à se présenter contre le président sortant Denis Sassou Nguesso, qui va de convocation chez le procureur en audition par les services de la Sûreté du territoire, il lui maintient son soutien, balayant d’un revers de main les campagnes médiatiques tendant à le discréditer.
Bien de vivant en exil depuis presque deux décennies, Benoît Koukebene n’a jamais perdu ses contacts de terrain, ses alliés et ses partisans.Ce réseau, et le « think tank » appelé Téléma qu’il a créé, font de lui un personnage à suivre…