Contexte: L'Amérique a été secouée par la crise des Savings and Loan. Définitivement soldée en 1995, l'Amérique financière a retrouvé son entrain. Côté économique, la nouvelle structure mondiale est en place:
Au seuil des années 2000, les nouvelles technologies arrivent ainsi à point nommé pour plusieurs raisons:
- Tout le monde est convaincu que ce secteur est porteur de capacités formidables de développement de la "nouvelle économie" dont rêvent les dirigeants économiques et politiques.
- De lourds investissements sont nécessaires, tant en infrastructures qu'en matière grise mais tant mieux: des liquidités importantes sont disponibles.
- On entrevoit de substantiels gains de productivité par la généralisation de cette nouvelle technologie, notamment dans un domaine où ils sont les plus difficiles à réaliser, celui des services.
- Les technologies apporteront un avantage stratégique qui fera d'eux les maîtres du monde.
C'est aussi l'époque où l'OMC remplace le GATT et entérine le principe de liberté des échanges économiques, le véritable début de la globalisation. En 1997, une accord sur la libéralisation du secteur des télécommunications est signé par soixante-huit pays à Genève.
Tout est prêt, par conséquent, pour une exubérante euphorie...qui va se transformer en une superbe bulle.
Pourquoi?
Parce que si les liquidités sont au RDV, les promesses de la nouvelle économie, elles, n'y sont pas.
Et que fait-on dans le milieu de la finance, à l'époque, quand les résultats ne sont pas au RDV? On fraude. Et s'ils ne viennent toujours pas? On fraude encore. Et avec comme chef de file...(toujours les mêmes) Goldman Sachs.
Il faut voir Goldman comme une pieuvre étendant ces tentacules dans tous les lieux de pouvoirs. Robert Rubin, ministre des finances de Clinton, Henri Paulson, le même poste chez Bush, mais aussi dans la finances et dans toutes les organisations internationales et organisme de supervisions, ils ont leur hommes.
Fraudes:
- Ils utilisent le "laddering", pour laquelle elle sera condamnée à payer une amende de 40 millions de dollars en 2005.
- Ils utilisent le spinning: Goldman préférera payer une transaction de 110 millions de dollars pour voir arrêter l'enquête du procureur de New York, Eliot Spitzer, plutôt que de devoir reconnaître les faits et passer en jugement. Un rapport de la Chambre des représentants faisait état de vingt et une entreprise embarquées dans un spinning. Il était en effet préférable de payer...
Explication des terme spinning et laddering:
Spinning: la banque qui monte l'opération sous-estime volontairement la valeur de l'action et offre aux dirigeants de l'entreprise qui va être bientôt cotée d'acquérir les actions en échange de leur fidelité à la banque. L'entreprise et les non-initiés y perdent, mais l'important est ce que gagnent les dirigeants et la banque.
Laddering: (échelonnement): consiste à démarcher les investisseurs avant une introduction en bourse en leur proposant le marché suivant: vous achetez un certain nombre d'actions au prix plancher au moment de l'introduction et vous vous engagez à en acheter d'autres quelques temps après. De cette manière, le cours des bourses augmentent mécaniquement et attire les ingénus qui ne sont pas au courant, bien entendu, des arrangements qui ont été pris dans leur dos.
Ajoutez à cela l'abandon des normes habituelles (avant, on demandait 5 ans de suite de bénéfice avant de rentrer en bourse, puis 3 au dépbut des années 80, puis 1 an, puis un trimestre. au moment de la bulle les banques ne demandaient même pas de prévisions de rentabilité, par exemple) et vous aurez la réponse du pourquoi d'une énorme bulle.
L'exemple de Worldcom, qui dispute à Enron le titre peu enviable de plus grosse fraude comptable de l'histoire est révélateur.
http://fr.wikipedia.org/wiki/WorldCom
un nombre impressionnant d'entreprises tombe pour fraude:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_Internet#La_purge:_lendemains_de_f.C3.AAte_douloureux_.28de_2000_.C3.A0_.7E2005.29
On s'indigne, on s'exclame et on légifère très timidement. Ce n'est bien évidemment pas assez. Après cette déconfiture, on va essayer de se rattraper par le bon vieux secteur de l'immobilier, recréant ainsi une nouvelle immense bulle: celle des subprimes.
Les subprimes n'est pas une fin en soi, on se dirige à chaque fois vers quelque chose de pire, je m'en irai le démontrer aussi.