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Je ne suis qu'un rêveur...

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Billet de blog 3 mars 2025

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NUIT OULIPO

« La poésie vit d’insomnies perpétuelles » René Char

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
© Vent d'Autan

Sous les cieux nimbés d’éclisses de lune, Séléné, œil de la nuit, drapée de candeur diaphane. À l’apogée du firmament une giboulée d’étoiles,  rendez-vous de paillettes de comètes et de caprices célestes.Verve poétique. Sous ce feu d’artifice la voie lactée, chimérique empire aux allures de géant. Aire de jeu cosmique, entrelacs de blanche écume.

Paupières closes, yeux bouffis. Sueurs moites, flottements suspicieux. Demi-sommeil, entrave hantée d’onirisme. Tic tac, tic tac….les minutes, fugitives à souhait. Tic tac, tic tac… puis les heures, interminables bribes d’éternité, naufrages de la sorgue.

Allongé, étiré, recroquevillé, pelotonné. Tantôt sur le dos, tantôt sur le côté. Parfois à plat ventre, ou bien en chien de fusil ou alors en position fœtale. Autant de postures d’inconfort que d’inutiles gesticulations. Encore combien de moutons noirs dans le pré salé? À quand le marchand de cristaux de sable pour une poignée d’éclipse entre les songes ? Insomnie, noctambule comparse.  

Sous la douceur de la couette, plumes et duvet en bataille. Trop de café. Excès de lumière bleue. Abus insensé d’excitants. Faux prétextes et faux semblants.  À l’assaut du lit cet incessant manège encombré d’hallucinantes pensées et de moribondes ruminations. Combien d’ombres difformes sur les murs. Combien d’éparpillement à travers les méandres du soir ? Combien de vaines tentatives ? Combien…? Beaucoup trop.

À l’autre bout du fil électrique la lumière tamisée. Quelque semblant de lecture, l’esprit embrouillé, les mots en pointillés. Vision troublée, rompue de fatigue, l’air contrariée, rien de bon. Tentative avortée. Dans le déclin des apparences, en bout de course voilà le train du soir. Passage éclair, pas d’arrêt. Fol espoir propices à toutes spéculations. Plus rien, juste le néant sur la grève.

Dragons et chimères en embuscade, les uns, les autres dissimulés à l’arrière de la trame nuiteuse, indissociables du silence des églises. L’air grave, incrusté dans le décor. D'un clin d’œil circonspect soupirs de hiboux et clameurs de chouettes nourries de couardes illusions. Pris au piège du tourbillon d’étoffe de lin froissé dans le tumulte des nuances. Drôle d’impression, sensations fumeuses, foireuses. Tête à queue dans les arcanes de la nuit.

Décontenancé par ce scénario sans queue si tête. Marins sans chaloupe. Navires sans voile. Sirènes sans Ulysse. Chevaliers sans armure. Héros sans cape. Séraphins sans zèle. Vagabonds sans limbes. Nuits sans sommeil. Soupçons de sable et de larmes collés à la fente des paupières. Des lyres nocturnes.

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