C’est une petite musique qui m’obsède et qui toujours trottine dans ma tête. Bruit diffus prêté au creux de l’oreille, un peu comme une vague ritournelle de cour de récré, chuchotée à tue-tête entre marelle et osselets.
Quelque chose de pas si lointain que l’on a un temps remisé dans un coin de grenier, et qui au moment le plus opportun revient en douce cogner à la porte de l’innocence. Petite boite à musique dont il suffit de tourner la manivelle pour retourner au pays des rêves d’antan.
Toc, toc, toc. Mais qui est là ?
Quelques notes apprises par cœur, récitées sur le bout des doigts. Un, deux, trois. Trois petits tours puis s’en va. S’en retourne au fond des bois, voir si le loup n’y est pas. Loup y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ?
Promenons- nous dans les bois...
Au détour d’une sente jonchée de ronces et d’orties, parmi le clair-obscur des sous-bois, soudain j’ai croisé son regard, aussi intense que mystérieux. Impassible, campé sur ses grandes pattes effilées, à peine dissimulé sous un tapis de fougères. Interminable laps de temps suspendu aux éclaboussures lumineuses. À croire qu’il n’attendait plus que moi.
Un, deux trois…
