Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, juste avant de parler…
Le vieil adage aussi ancien que le monde, prend ce jour toute la vertu de son ampleur. La dialectique de communication de l’Élysée ne semble toujours pas résolue à faire abstraction de toute entrave à la verbosité d’un discours déconnectée de la réalité de ce monde. Bas les masques ! Le silence a certaines vertus que ne connaissent point ces gens là. Les taiseux ne font pas encore la Une des médias aseptisés…
Ne pas perdre la face. Occuper l’espace et monopoliser le temps, en même temps. Dire tout et surtout son contraire. Affirmer coûte que coûte, soutenir mordicus, les yeux dans les yeux, la main sur le cœur, juré, promis, craché, proclamer solennellement aujourd’hui ce qui sera obligatoirement réfuté le lendemain. Ce langage de contrebande n’est qu’une épouvantable chimère à mille têtes. Il ambitionne de nous arracher à nos convictions les plus profondes et nous précipiter, tels des bateaux ivres, sur les multiples écueils de l’emprise, mirages de leur sombre vision de notre monde. Résister à ces chants mélodieux reste un exercice de haute voltige dont Ulysse nous a légué la dimension sacrée. Ne pas céder aux sirènes de la tentation !
Sous ce déluge de paroles creuses, la langue de bois reste l'apanage des pleutres, hypocrites sans honneur, sans courage, sans foi, sans loi. Les mots ne suffisent plus à impulser cette union sacrée, clamée à corps et à cris, au nom de la sacro sainte République, réduite à sa plus basse expression, par leur détermination à détruire le bien commun, prêt à piller l’héritage de leurs pères. Par pitié, arrêtez de tirer sur l’ambulance ! Le seul crédo de cette politique business : tenir le show, occuper la Une, déblatérer pour ne rien dire, faire de la mousse, rien que de la mousse !
Dans un profond soupir, les murs se lézardent, apparaissent béantes les innombrables fissures de cette défaillance, mettant au grand jour la lumière de tant de déconvenues. Et voilà que les premiers de cordée, suspendus dans le vide de leur manifeste, s’accrochent frénétiquement aux moindres interstices de la falaise, de peur d’être engloutis dans le précipice béant de leurs immondices.
Le crépuscule des idoles n’a que duré. Frappé de cécité opiniâtre, empêtré dans les miasmes putrides d’incompétence et d’incohérence, dénué de tout sens de compassion et d’empathie, ils précipitent leur chute, inéluctable. Dans le fracas du chaos, entre nuit et brouillard.
Quelques instants savoureusement gratinés, à chaud, saisis sur le vif, donnent le ton de la grandiloquence d’un pouvoir acculé dans les plus bas tréfonds de son insuffisance ostentatoire, mettant en lumière la cruauté de multiples choix comptables, sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. Quand les dieux du pouvoir croient mener la danse…