vent d'autan (avatar)

vent d'autan

Je ne suis qu'un rêveur...

Abonné·e de Mediapart

319 Billets

7 Éditions

Billet de blog 10 novembre 2025

vent d'autan (avatar)

vent d'autan

Je ne suis qu'un rêveur...

Abonné·e de Mediapart

GALIMATIAS

50 nuances de plumes.

vent d'autan (avatar)

vent d'autan

Je ne suis qu'un rêveur...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
© Vent d'Autan

Quatre jours sans ma mère, abandonnée aux génies de l’enfance. Farouche douceur où les étoiles tombent d’un même souffle, passagères de la nuit. Un semblant d’éternité que seules les heures ne peuvent décompter. Le temps, vaudeville de quatre sous, qui sans éclat se dérobe à grandes enjambées. . Délit de fuite à perpétuité. L’étrange tumulte de nos vies en bandoulière.

Au cœur d’enchevêtrements de buissons noirs, en ces lieux déshérités la maison vide, livrée aux courants d’air et autres jeteurs de sort. Volets mi-clos. La clé encore sur la porte. Pas âme qui vive. Par où entre la lumière aucune empreinte de chimère. À peine  le silence qui se fraie un passage à travers les ombres du monde.

Quelques pas dans la forêt, déambulation dans les ruines capuchonnées de filaments de soie.  Paupières closes à la poursuite d’un amour infini. Laure, la marchande d’oublies. Jacky, la mauvaise joueuse. Klaus, rebelle à la peau dure. L’ami Louis, presque comme un père. Tambora, Vertu et Rosalinde. Et puis ce cher Yann dans la nuit. Moultes amitiés d’hier, anonymes  d’aujourd’hui, égarées dans les limbes du souvenir. Chacun, d’un regard effronté, enclin à quitter la vallée sans nom,  jusqu’à se fondre dans les miracles de l’existence.

Huysmans vivant. Un frère parmi tant d’autres, presque ressuscité d’entre les ombres. Souvenirs d’instants de vie éparpillée, fouettée aux vents du large. Comme une drôle de peine, inavouable. Que sont-ils devenus ? Où s’en sont-ils allés ? Là bas, peut être, au grand jamais. Sans doute plus loin que l’infini où s’adosse le ciel.  Les uns et les autres, effacés. L’adieu au visage. 

Remember Fessenheim, ses tours démantelées à nos pieds. En toile de fond, sans grande importance le crépuscule des hommes. Fragments barbouillés de bleu pétrole. Les forces vives d’une folle jeunesse, pleine d’illusions, ivre de sensations. La vie qui batifole sur les châteaux de sable et qui caracole au royaume des courants d’air. La musique qui coule à flots, martelée par le tempo des tambours. POUM…poum. POUM…poum. Battements de cœur.  L’amour moderne, sève du vivant.

Baigné de ses larmes, le ciel vert de gris. Nous sommes faits d’orage, bruit sourd qui gronde, qui menace au loin. L’éclair, le bel obscur qui déchire la lande des côtes du Finistère.  Les vagues au loin se retirent en chuchotant. Clapotis d’espoirs enivrés. Cousu d’embruns le parlement de l’eau  retient son souffle d’écume. Il pleut sur la parade.  

Flamme, volcan, tempête.  Sur le parvis céleste, en lettres d’or le nom des rois. L’affrontement, inévitable ferveur du poème de la guerre. Les dieux ont engendré un monstre, de chair et de sang.  Le fou de Bourdieu. Sous la transparence des arcanes, la collision des astres.  Aucune échappatoire, le ciel est immense, les jours fauves, la nuit au cœur d’un écho sans fin. Le vent qui fait tressaillir les failles de la joie ennemie. Adossée à l’arrière de l’horizon, la part sauvage excite les ardeurs.  In violentis veritas.

Au pays du Kolkoze, dans la symphonie d’une partition  je voulais vivre une sorte de rêve froissé entre les pages inachevées d’un livre de chevet. Les derniers jours de l’apesanteur. Poème du néant.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.