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Je ne suis qu'un rêveur...

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Billet de blog 15 décembre 2025

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BALBUTIEMENTS

« Contre l’innocence on ne peut rien. » Jean-Pierre Guay

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Aux premiers émois de l’aube, dans l’intervalle des soupirs Séléné file à la sauvette, emportant dans les replis de son ombre les draps de la sorgue. Du coin de l’œil, un bref instant elle guette l’éclat lumineux de son amant chevauchant un char doré à travers les déchirures du ciel.

Si près, si loin, les voilà qui se devinent, l’un et l’autre s’effleurant en silence sans jamais oser se toucher, sans jamais pouvoir s’étreindre. Corps et âme voués en cette implacable destinée d’astres célestes en proie à d’impossibles amours. Tragédie de grandes solitudes.

Emmitouflé sous son duvet de plumes, de façon inattendue le petit ange à frimousse espiègle déploie sa crinière or paillé — étoffe lustrée de frissons de satin. Un large sourire ceint de l’invisible épaisseur du monde dont ne soucient guère les bambins. Frivolités d’âge tendre.

Ébouriffée de sommeil, la prunelle de ses grands yeux révèle de précieux reflets émeraude semblable à la limpidité de ces lacs de montagne suspendus au bord du néant. Hors du temps, entre bleu du ciel, mer de nuages et poussières d’étoiles à fleur de peau.

Calé contre son petit cœur de beurre, son doudou fétiche colporteur de câlins. Précieux instants, instants précieux. Candeur voilée d’innocence, parenthèse au cœur de la métamorphose qui renferme en secret l’âme de gente demoiselle, parée de l’étoffe d’une princesse au sortir de sa bulle. Aussi fragile que la grâce d’une ballerine sur la mer ballottée d’écume.

Au petit matin, l’instant d’un songe improvisé une jeune fille en verve émerge de sa chrysalide parée d’élytres de soie — d’un instant à l’autre, rare, voire inattendu. Ce grand saut dans l’inconnu, instantané et éphémère. Parti d’une page blanche, pris dans un tourbillon d’émotions, le temps de l’enfance semble à jamais révolu. Au cœur du chaos les forces vives ont bousculé l’élan de la destinée. Nulle échappatoire.

Tout a filé si vite, bien trop vite, comme s’il ne fallait jamais revenir de ce pays des merveilles parsemé de dantesques féeries. Au fil de la vie les souvenirs accumulés s’imposent dans le repli des habitudes. D’un trait de plume la poésie précipite l’envol.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.