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Je ne suis qu'un rêveur...

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Billet de blog 17 novembre 2025

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ÉBAUCHES

« Là où le vent chante, le silence devient musique. »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
© Vent d'Autan

La plume ne dégote plus aucun mot, relique d’encrier de porcelaine. Candeur d’ivoire aux rebords ébréchés. L’encre, poussière de violette. Doigts maculés, souillure d’antan. Crispée sur sa farouche besogne la main, ankylosée d’espoir. Fourmis d’impatience. Immaculée, la page reste résolument vierge. Se contenter de peu. Le poème n’aura pas lieu.

Illustration 2

Au pied des marronniers, une farandole de billes couleur acajou, échappées de leurs bogues à crête d’hérisson. Rares et précieuses, disparues des cours de récré. Osselets, marelle et corde à sauter— fenêtre sur un passé défait, suranné. Calés à l’arrière de leurs écrans de fumée, les mômes n’ont que faire des jeux de naguère. Faux-fuyant et faux semblants. La pieuvre du monde efface leurs rêves. 

Illustration 3
© Vent d'Autan

Appuyée contre le rebord du monde elle scrute l’ordinaire des jours. Le regard troublé par la contemplation du temps qui file au loin, pressé d’en découdre. Brides d’instants fugaces. Entrelacs d’une vie soustraite, faussement recluse. Le cœur sec comme un éclat de Sidobre, à attendre ce qui ne viendra pas. Ce qui ne viendra plus toquer à la porte. Mendiante de l’amour. 

Illustration 4
© Vent d'Autan

Tapie dans  les recoins obscurs, placide, l’araignée du petit matin entrelace son délicat écheveau de guipure. Douceur et raffinement des fils de la vierge. Habile tisserande aux pattes de velours. Les promesses de l’aube y déposent leur partition de vœux givrés. Galerie éphémère qui, aux premières paillettes d’or, s’évanouit sans aucun bruit.

Illustration 5
© Vent d'Autan

Sur le pas de porte tinte l’apaisante mélodie. Pas âme qui vive. Sans doute la brise légère conviée dans les plumes du carillon façonné de fers à cheval, chasseurs de mauvais génies. Non loin une ombre au regard furtif, vague silhouette énamourée. Réminiscence d’un lointain passé. Pas de hasard, les esprits sonnent toujours deux fois.

Illustration 6
© Vent d'Autan

Par dessus le ciel d’ardoise de filandreuses traînées de pluie crayonnent la partition d’automne. À flot, à seaux, à verse, giboulées au pied levé. Détrempés, les sols épongent au mieux l’excès du voile nuageux. Un ciré, des bottes de sept lieux, à pieds joints un angelot joufflu saute dans les flaques. Éclaboussures de rires enivrées par la fragrance de la terre juste après un grain. Éphémère pétrichor — poésie à fleur de nez.

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