Agrandissement : Illustration 1
Ne sachant trop comment, le jour s’est levé aux aurores entre panache et maestria, sans que personne ne s’en aperçoive vraiment. Fourbu en ses éruptions célestes le ciel vient de rabattre les cartes sans pour autant qu’on lui jette quelque sortilège. Loin des lueurs qui scintillent, le soleil s’en allant mendier ses reflets éclatants du côté du sentier des ocres.
De longues traînées rectilignes transpercent l’azur de part en part jusqu’à se feindre entre les replis voilés de l’horizon, ébloui par les halos venus d’ailleurs. Lignes flottantes et lignes de flottaison, lignes de portée et lignes de force, lignes de faille et lignes de partage, lignes équatoriales et lignes équinoxiales, autant de routes médianes que de routes parcourues pétries de ce silence sans nom. Que de friture sur la ligne !
Agrandissement : Illustration 2
Parallèles et perpendiculaires, convergentes et divergente, droites et directrices, obliques et trigonométriques, intersection d’abscisses et d’ordonnées du quadrillage de lignes blanches posé à même le ciel, fabuleux dessein, tracé imaginaire des Dieux plus enclins à la rêverie, s’essayant à tuer l’éternité des temps au profit ludique du jeu du Morpion. Autant de lignes parallèles qui n’ont guère loisir à vouloir se croiser.
Sous le cône de lumière sans cesse ensoleillé des feux de l’Olympe, rongée par l’orgueil, accablée de cet incurable ennui dépourvu de fantaisie et d’espoir, l’oisiveté en ligne de mire. Blafardes agapes de l’Immortalité, cruelle destinée de sentiments solennels et immobiles. Sur un coup de dés le tonnerre se mit à gronder, mêlant hasard et destinée au gré des vents, des courants et des miracles à venir. Foule aux as. Passe temps Olympien.
Agrandissement : Illustration 3
Peut-être bien que seuls d’indéfectibles rêveurs se délectent de ces lueurs chimériques à la pointe de l’aube. À moins que d’autres lève tôt ou couche tard ne viennent se rallier aux insomnieux venus saluer la terre fumante au goût d’éclosion.
Tandis qu’en contre jour s’estompent lignes de fuite et lignes de traverse, la divine récréation s’incarne oracle des cieux, solennels, enfouis dans l’enchevêtrement des jointures. Grande prêtresse des arts divinatoires, la pythie révèle aux impies les mystères des lignes de fissures venues s’échouer à leurs pieds. Comme pour compléter le chant des oiseaux migrateurs sous ses grands yeux noirs en transparence de cette béatitude miraculeuse. Lignes de cœur et lignes de main à l’insu de la tombola du ciel. Jusqu’à ce que le réel continue d’être illusion de ceux d’en bas, espoir en sus.
Rien que des façades abîmées, des méandres encombrés, des rivages échoués. Lignes de fissures et lignes de failles, nouvelles lignes de fracture planant au dessus de l’intransigeance de passions coupables d’émois palpables. À l’Est la vie du petit matin, à l’Ouest le rituel du soir. Du lever au coucher les lignes de vie qui déroulent le fil des sillages. Franchir la ligne bleue, agrandir l’univers. Variation mélancolique sur les lignes de crête. Lignes d’écriture poétique.