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Par delà les faux semblants éparpillés entre brumes Sambre et Meuse et arides contrées du désert des Mojaves, une nuit faussement américaine, dans le ruissellement de vagues pétrifiées en un paradis devenu stérile. Parsemé de lueurs pourpres, illusions et enchantements allant de pair entre mythe et réalité. Deux horizons semblant parallèles, pourtant fondus, confondus en une seule et même entité, qui par la simple magie des tourbillons cohabitent sans même le savoir. Les voix de l’extase.
« Les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce, et tout soleil amer. » Arthur Rimbaud
Paysages pétrifiés d’où seuls d’intrépides fantômes hantent encore le soleil couchant, saison évaporée en enfer sur les sentiers mouvants. Chacun s’échappe et s’abandonne de cette vie figée dans les heures bleues, laps de temps en suspens. À l’instar des nomades en sursis, oisiveté et vagabondage en ces terres hostiles, lieux d’impassibilité minérale.
Mille escales, mille naufrages, en tête à tête avec le fluet renard des dunes arides. Petit prince à l’abri des regards, le poète se fit voyant. L’un aux semelles de vent, l’autre au lointain Arden. Pour Saint Ex le désert révèle l'homme.
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince: S'il te plaît... Apprivoise-moi! Dit-il.
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À portée de plume, dans la transe des Illuminations, divin et sacré, le Verbe coule de source, langage des Dieux, prophétie des Cieux. Les mots, ultime révélation des poètes, chargés de la résonance d’une certaine mystification. Marchand d’armes en Abyssinie, rock star exilé à Paris.
En quête d’expérience visionnaire, au croisement de semblables destinés, deux étoiles filantes en quête d’expériences visionnaires qui se fondent dans la réalité des jours ordinaires, après avoir vécu dans un monde auréolé de gloire ainsi que de la fraîcheur d’un songe. Les jours qui filent comme des chevaux sauvages dans les collines cramponnées à la roche. Cavaliers de l’orage.
“Il y a le connu. Il y a l'inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c'est ça que je veux être.” Jim Morrison
Jusqu’aux confins de l’infini s’étend l’immensité de ce puzzle de sable brûlant. Inondée de soleil, la lente marche du désert chargé de grains de sable que seul le vent puisse mettre en mouvement. L’aventure se prolonge sur les pistes d’Afrique, du haut plateau du Harrar jusqu’au port d’Aden.Terre des Afars. Caravanes sur la piste. Vertiges désertiques.
Ardennes, Arden. Lignes de fuite. Tout azimut. En ces lieux où les frontières n’ont plus de sens. Fébriles vagabonds, nomades du vent, entre foi exacerbée et blasphème des mots, mus par la force vibratoire du Verbe, par les prodiges de la parole, en un seul mot, par la Poésie. Pourquoi donc le silence ?
« J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges. » Arthur Rimbaud
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À contempler l’infini des courbes sensuelles de ce monde au relief complexe, sous la frénésie des grandes vagues de sable, à qui veut bien l’entendre, ce son étrange venu de partout, sorti de nulle part, le fameux chant de dunes issu du vent, virtuose des terres ardentes. Mirage désertique.
« When the music over. Turn off the lights. » Jim Morrison
De sable et d’extrême, la fin du voyage. Sans un souffle. Sans un bruit. Une ombre se faufile dans la pénombre. Sous ses pas, nulle trace, nulle empreinte. D’une étrange torpeur à même la morsure du ciel, hasard et nébuleux se dissipent ébranlant le prestige du néant.
En un recoin sombre, la fugue qui n’est point une fuite en avant. Juste un passage éclair, une cavale d’entre les mots. Transe divine de l’essence des âmes. Les images pullulent et les mots s’enchaînent à très grande vitesse. La danse du peyotl. Pierre philosophale des fulgurances. Chaman et Poésie. Vertiges des Muses, alchimie du Verbe.
« La vrai poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes. À vous de franchit celle qui vous convient. Si ma poésie a un but, c’est de libérer les gens de leurs oreilles, de démultiplier leurs sens. » Jim Morrison