Début des années 70, sous les pavés on avait enfin trouvé la plage. Woodstock résonnait encore à tue-tête, un nouveau vent de liberté soufflait sur les braises du feu sacré de la Vie. Et Dylan chantait a qui voulait bien l'entendre que les temps étaient en train de changer!
C’était l’année du Brevet et la fin du collège, l’été pointait ses promesses de vacances annoncés : « les cahiers au feu et les profs au milieu… »
Sur la place du quartier, chaque jour toutes les mobylettes étaient au rendez-vous. Les Bleues, les Oranges, 102 et 103, Caddy, Solex et bien d’autres encore s’alignaient rangées comme à la parade. Nous, on échafaudait des plans sur la comète en s’inventant un monde à notre façon.
Les garages des parents nous servaient de repaire pour nos premières « boums ». Un tourne disque d’époque, quelques 45 tours, une rampe de trois spots de couleur et un « psychédélique » bricolé en cours de techno, l’affaire était dans le sac. Premiers rock endiablés et aussi premiers slows. A se frôler et à se toucher, premiers baisers volés. Avec nos voix muantes de crécelle juvéniles, on s’égosillait en cœur sur le refrain de la chanson des Poppys « Non, non rien n’a changé, tout, tout a continué, eh, eh ! » Nous étions plein d’espoir et d’espérance, tous rêvant d’un monde meilleur…The times they are a changin’.
Les années ont passé à la vitesse d’un cheval au galop lors des marées d’équinoxe. Les Poppys sont de retour avec ce titre emblématique. 40 ans plus tard, tout reste d’actualité, le monde lui n’a pas changé. L’utopie d’un monde meilleur s’est évaporée face aux dures réalités de la vie. Dans la boite de mes souvenirs d’antan, elle fait presque figure de douce nostalgie. La seule chose qui a changé en profondeur, c’est mon regard sur le monde…