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Juste avant que ne pointe l’aube, au prélude d’un léger sommeil elle s’éveille, l’âme en paix. L’esprit libre de savourer en toute quiétude la douceur de ces instants suspendus entre chien et loup, où à loisir, sans contraintes et sans limites, elle peut s’y abandonner jusqu’aux confins de l’infini. Ainsi du fond de sa zone de confort, elle se complait à savourer la beauté sauvage de ces instants particuliers où le temps n’est guère plus qu’une illusion au sortir de sa bulle. La plus belle des choses dont elle puisse tenter l’expérience.
Depuis son retour de ces lieux confus semblables à de grands terrains vagues, un profond ressentiment déchu des éboulis résonne à la manière d’un brusque soulagement ouvert au vide des cieux. Après cette cascade d’évènements précipités, de leur empreinte charnelle, les murs de torchis de la petite masure l’enveloppent d’une douceur jusque là inconnue. Quasi monacal, le silence occupe l’étendue de cette nuit épurée, prologue d’un nouveau chapitre.
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Avant que le prochain bouleversement ne pointe à l’horizon, elle préfère s’abandonner à ce subtil mélange de troubles et de délices attendus avec grande impatience dans le grand remue-ménage des jours mièvres. Parce qu’avoir le cœur qui bat le tempo lui redonne l’espoir de ce vibrant appel, à contrario des moments agités quand tempêtent les solennités maintes fois repoussées au large. Si la moindre once d’angoisse vint à bousculer sa part de fragilité, avec forte véhémence elle repousse les versants de ce ravin abrupt.
Au sortir du décompte des jours, une vague. Une vague immense quand tout devient mystère, dans cet inconnu sans fin où se délite l’étendue des territoires jusqu’aux nuées d’étoiles parsemant la galaxie. Au seuil de chaque nuit elle poursuit son chemin, parsemé d’instants précieux.
Entourée de chacun de ses proches, le doux parfum des souvenirs remonte à la surface, écho du bon vieux temps. Avec cette impression de toucher le ciel qui revient telle une évidence, au delà d'un rendez-vous avec soi même. Soudain la vie semble devenir plus douce en accord avec les mystères de la foi confiés en une chapelle désacralisée. De son infime patience la nuit se prolonge par delà les songes.
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Incontournable, son périple se réfugie à l'abri de cette idée un peu floue de la vie d'autrefois avant que ne déferle la chronique des jours quotidiens. Sur le chemin de la félicité, subjuguée par cette force compulsive, sa fragilité échappe à toute épreuve. En aparté, ses ratures, ses fêlures, ses vertiges, ses bleus à l'âme, cette empathie à fleur de peau consacrée à une vie toute entière.
Hors du champ de bataille, à l'abri des noirceurs qui sondent les âmes, ces précieux instants de vie où l’on perçoit un profond frémissement. À chaque instant le tapis rouge qui se dérobe sous la destinée de tout à chacun, murmurant au chevet de la résilience combien il serait temps de prendre son envol. Comme si la nuit portait conseil.
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Les jours se suivent au point de ne plus faire qu'un, débarrassés des heures singulières. Juste un souffle, rescapé des lueurs de folles péripéties. Et la beauté au charme piquant qui s'étiole entre splendeurs et miséricorde. Juste retenue entre la vie et le rêve, l'instant d'une parenthèse. Impatiente, l'ombre qui rode nourrit cette nouvelle ambition sans bornes.
Peu à peu se dissipent les ténèbres de la nuit tandis qu'un nouveau jour se lève dans les aléas de l'été. Sur son visage apaisé le sourire de cette grâce à la nuance radieuse. Des rires, des éclats de voix, des visages qui filent. Les mots viennent à lui manquer. L'âme meurtrie, saignante. Nuit sans sommeil.
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Tant d'illusions perdues, tant d'espoirs déçus et puis le silence, point culminant de son œuvre lancinante. Une force secrète, quasi mystique, coule avec l’infime celtitude qu’il n’y a plus rien à craindre. Sur la pointe des pieds juste un pas de côté vers où s’égare cette ombre fuyante semblant danser avec le vent.
Le long du bord de grève chacun de ses pas engloutis dans le reflux du ressac. Prologue d'un nouveau chapitre en proie à l'inconnu. Est ce même possible de toujours garder cet équilibre jusqu'à un certain niveau de lucidité. Précaire et fragile délicatesse plissée dans les recoins les plus inaccessibles du crépuscule des ombres. Combien de temps encore réduit en cendres nocturnes? Dans l’entrain des marées, essence même de la vie, tapi sous un banc de sable le crabe aux pinces dort.