Un samedi ordinaire à Lyon

Samedi 9 mars 17h Lyon , place Bellecour. Le centre ville est bouclé, le métro fermé. Mesure préventive sans doute car il n'y a aucune violence. Le périmètre bouclé ressemble à une souricière. Pour regagner le métro Cordeliers, il faut faire le tour par le quai du Rhône. Une dame de 80 ans m'aborde, visiblement exténuée. Je lui prends le bras et la conduit vers un des CRS qui bloquent le passage de la rue E. Herriot. Je demande à cet homme de laisser passer cette dame. Refus catégorique. J'insiste et j'argumente. A bout d'arguments le CRS hurle "dégagez". Je le questionne " sinon quoi vous allez me cogner dessus? " Je n'ai pas eu peur mais j'aurais voulu regarder cet homme dans les yeux comme je voudrais que le gouvernement se regarde dans les yeux. Est-ce un état policier? S'il avait sorti sa matraque, je n'aurais eu aucun recours... Qu'est ce donc qui légitime la violence policière ??? Une poignée de GJ? Une dame de 80 ans qui ne demande qu'un peu d'humanité ? Moi, dont les cheveux sont tout blanc parce que j'ai l'outrecuidance de demander une mesure humaine pour cette dame? Rappelez vos cerbères messieurs, la dérive est dangereuse qui consiste à mettre tout le monde dans le même sac, la violence des images semaine après semaine, les vociférations, vous voulez nous faire croire qu'il s'agit de préserver la démocratie? Je crois moi que vous aviez anticipé cette colère et que vous avez décidé de passer coûte que coûte les mesures de vos politiques iniques.