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Billet de blog 25 mai 2024

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Place publique le parti qui monte

Les analyses se succèdent autour de la campagne pour les européennes qui radiographient le score annoncé de la liste "Réveiller L'Europe". Aucune d'entre elles cependant ne met en lumière la formidable dynamique du parti fondé par Raphaël Glucksmann, largement comptable du succès de cette liste.

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Place publique c'est une co-création politique " 100% société civile" dont l'ambition affichée est le rassemblement de la gauche. Sa démarche se veut alternative à celle de la France insoumise. La création de ce nouveau parti qui veut faire une " nouvelle " politique,  c'est à dire précisément...de la politique, a été annoncée le 29 octobre 2018. Il semble utile de préciser que Raphaël Glucksmann n'a jamais été ni socialiste, ni membre de la Nupes. 

Aujourd'hui Place publique c'est conformément à ses statuts, une Assemblée composée de l'ensemble des adhérents d'au moins trois mois, un conseil politique élu par cette assemblée, une co présidence partagée entre Raphaël Glucksmann et Aurore Lalucq. Sur les territoires, les PPT, le même principe fonctionne et c'est toujours un binôme de co-référents femme/ homme qui est en charge de la coordination.

Sur l'échiquier politique, Place publique est placée à gauche et porte les valeurs traditionnelles de la social démocratie. Le mouvement se définit comme "mouvement politique citoyen" et revendique dans la Charte des principes politiques, de "redonner un sens fort à l'engagement, à la fonction de représentation et à l'exercice de l'autorité politique au service de l'intérêt général." Le texte précise "c'est à nos yeux l'abandon de poste de cette autorité politique qui est la cause principale de la fragilité de nos démocraties et de la désaffection des citoyens."

Le profond besoin de renouvellement des instances, pointé par la Charte renvoie à une réalité prégnante lors des tractages et des rencontres. Deux paroles sont fréquemment entendues "on nous a abandonné" et "les partis traditionnels plus jamais." A cet égard Raphaël Glucksmann est, le plus souvent parfaitement identifié comme celui par qui le renouveau peut advenir et il suscite un immense espoir. C'est un bonheur d'aller à la rencontre de nos concitoyens et de partager cette parole "la sociale démocratie n'est pas morte, rejoignez-nous, soyons ensemble, ensemble faisons bouger les lignes." C'est un bonheur et… une leçon. Il n'y a plus de place en effet pour les dinosaures de la politique quelle que soit leur place sur l'échiquier. C'est pourquoi toute tentative de récupération de RG, scellerait pour longtemps le sort de la sociale démocratie et ouvrirait encore un peu plus les horizons du pire. On entend parfois dire que RG est un bon produit d'appel, cette expression épouvantable est la continuation de la politique marketing, celle qui rapporte des mandats, des médailles, des rentes de situation.

Place publique remplit les salles des meetings mais ce n'est pas la doxa de gauche que l'on vient écouter, c'est le pragmatisme de Raphaël Glucksmann, ce pragmatisme à l'œuvre au parlement européen, ce pragmatisme qui donne des résultats parce que la façon de travailler en Europe est constructive, elle repose sur la recherche du compromis, elle oblige à discuter, échanger, négocier, ce qui est le contraire de la polarisation sur laquelle repose la vie politique française et qui est constitutive des postures politiques. On peut parfaitement ne pas avoir en main les leviers du pouvoir au parlement européen et cependant être force de propositions qui aboutiront parce qu'à cet endroit on confond pas le pouvoir et la puissance. A cet égard le mécanisme européen de l'ICE, même s'il est encore insatisfaisant et si son bilan est mitigé a le mérite d'exister et surtout d'être un levier pour porter des réformes fortes. L'initiative "Tax the rich" nous semble emblématique de cela. Cette initiative suscite un grand enthousiasme partout où nous l'expliquons. Il ne s'agit pas encore une fois d'opposer dans une rhétorique qui commence à dater, les riches et les autres, il s'agit de remettre de l'équilibre. Les très riches ne sont pas des citoyens de seconde zone, à l'égal de tous les autres contribuables, ils doivent être soumis proportionnellement à l'impôt.  

Les défis sont immenses, les enjeux sont immenses, passons par-delà les structures politiques traditionnelles, on ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres, investissons la place publique.

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