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Billet de blog 23 février 2015

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Pas de père : mon pa

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En 1981, Dany DUCOSSON, psychiatre guadeloupéenne évoque le rapport de l’enfant et de la loi dans la revue CARE à travers son article « La Mère et la Loi ». A partir de préalables socio-historiques, l’auteur souligne certaines conditions ayant pu déterminer un type singulier de rapport du sujet à la loi par l’intermédiaire maternel. Partant de son expérience clinique auprès de familles en Guadeloupe, elle souligne que « s’il y a eu évacuation du père réel, il n’y a pas de relation mère-enfant excluant totalement le père au nom d’une loi édictée par la mère, fixant les interdits en fonction de ses désirs à elle. Le père est toujours présent dans le discours de la mère, le cherchant là où il n’est pas, là où elle et l’enfant ne peuvent rencontrer que le maître. »

Là où il n’est pas, un non-lieu, un pas lieu d’être, le père…Mais alors l’enfant dans tout cela comment peut-il se retrouver ?

Puisqu’à chercher le père c’est le maître qui serait autorisé à répondre.

En Juillet 2010, Jeanne WILTORD, Psychiatre et Psychanalyste martiniquaise présente un exposé intitulé : Les békés : maître et Père ?

Un mal à l’histoire…Elle y souligne une passion de l’ignorance, une application aveugle consacrée à l’évitement d’un point qui tout bonnement « entretient la nostalgie d’un père imaginaire et d’un maître colonial. »… «  La recherche d’un père dont la trace serait visible ne cesse de hanter la société martiniquaise… »

« Père y es-tu ? » tel est le titre du séminaire organisé par le GAREFP (Groupe Antillais de Recherche et de Formation Psychanalytique) en 2006. L’abord de cette question n’est pas neutre dans ce contexte.

S’agit-il de trouver ou de confirmer un père derrière un écran opaque voire sous les décombres d’un bataclan au milieu desquels s’entortillent les restes d’une bannière de noms interdits?

A poser la question l’enfant qui est-il ? Nous en sommes arrivés à celle du père é tiy, é ti i yé ?

En 1972, Germain BOUCKSON psychiatre et Bertrand EDOUARD psychologue, ont produit un ouvrage intitulé : « Les Antilles en question. ».

Tous deux ont exercé leur métier respectif à l’hôpital psychiatrique de Colson et à l’ancienne prison de Fort de France.

Les auteurs affichaient l’ambition d’analyser l’évolution du mode d’être du Martiniquais dans sa relation à l’autre en vue de réaliser une étude de la relation transculturelle.

Premier acte : une agression verbale accusatrice qui peut s’entendre comme un reproche venant masquer une demande.

Cet acte est interprété comme le meurtre symbolique du père Blanc incarné par le psychiatre métropolitain Germain BOUCKSON, parricide commis par le psychologue martiniquais Edouard BERTRAND en place de fils.

Au-delà de l’allégorie  dont se réclament les auteurs, se profile une question qui jalonne les travaux de nombres de protagonistes, psychologues, psychanalystes, sociologues, écrivains, philosophes, poètes…

Quelle est la place du père ou qu’est-ce qui fonctionne au lieu de son abri d’infortune ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.