Après-midi sourire et découverte à l’amphi de l’institut de biologie amorcé par Philippe Augé, directeur de l’université et de son centre spatial du campus Saint-Priest, suivi par le président du comité de campagne de la Fondation Van Allen et ancien ministre, Jean-Claude Gayssot. Occasion pour eux de présenter leur partenariat et leur projet commun, la création de nanosatellites par les étudiants. Daniel Kunth a débuté sa prestation en rappelant les démarches historiques qui ont mené à la conquête de l’Espace par l’Homme. Ainsi, le rêve galactique n’aurait été possible sans les études astrologiques menées depuis notre planète. Cette volonté de vaincre l’inconnu aurait fait émerger deux grands observatoires en France : le Haute-Provence et celui du Pic du midi. Les contraintes de l’hémisphère nord auraient poussé nos chercheurs à s’installer à Hawaii, au sommet d’un volcan à 4 000 mètres d’altitude. Les prouesses technologiques ont par ailleurs suscité l’agrandissement des miroirs des télescopes passant de 8, 12 à 39 mètres de diamètre, innovation permettant d’observer toujours plus loin. M. Kunth poursuit son raisonnement en énonçant les études réalisées avec comme controverse l’existence des trous noirs, la découverte de galaxies mais également le développement de l’observatoire Alma au Chili. Cela avant de soumettre une problématique de transition pour Thomas Pesquet qui venait d’arriver : « y a-t-il de la vie ailleurs dans l’univers ? » La ferveur des applaudissements d’accueil fut rapidement calmée par l’intéressé : « Nous ne cherchons pas de vie extraterrestre ». La différence intéressante entre le métier d’astrologue qui observe depuis la Terre et celui d’astronome qui exerce depuis l’espace fut soutenu par une nouvelle question de M. Kunth : « - comment voit-on les étoiles depuis l’ISS ? - Il faut sortir de la station car les fenêtres donnent sur le bas, la Terre. On voit énormément de couleurs dans le fond spatial, qui sont beaucoup plus visibles qu’à travers l’atmosphère terrestre polluée. »
Premier retour sur ces six mois avant d’évoquer ses expériences réalisées : comportement des fluides, fusion de métaux réactions de cellules souches, atrophie musculaire, agronomie et évidemment ses deux sorties extravéhiculaires avec son scaphandre comme dernière protection face au vide. Un témoignage d’une vie réussie et accomplit à 40 ans paraitrait incohérent sans certains aveux d’usure. Thomas Pesquet sort de 7 ans de préparations et d’entrainements où il a dû réaliser des stages de spéléologie, de survie, d’entraînement cardiaque, de simulateur, « j’ai même dû apprendre le Russe ». L’influence Soviétique sur ses préparations l’a même amené à devoir poser des fleurs sur la tombe de Vladimir Komarov au Kremlin. 7ans de préparations parmi 8000 autres candidats recrutés par l’Agence Spatiale Européenne qui réalise une sélection tous les dix ans. Si peu de chance pour tant de préparatifs en aurait démotivé plus d’un : « J’étais au bon endroit au bon moment ». Grand amateur de plongée, de parachutisme et d’autre sports extrêmes, Thomas Pesquet prétend avoir eu beaucoup de plans B qui auraient rendu sa vie tout aussi belle d’après lui.
La fin du grand oral de l’idole des Français était consacrée aux questions du public. Comme s’il l’attendait, il a répondu à la question sur son point de vue par rapport à Elon Musk de manière prudente. Il a rappelé que la Nasa a joué un rôle de partenaire dans le cadre du lancement de sa fusée Space X, il joue évidemment un rôle dans la conquête de Mars mais en tant que “fournisseur de services“. Même s’il se dit enjoué de la réussite du créateur de Tesla, il affirme qu’un homme à lui seul ne peut pas permettre la conquête de Mars dès 2024 comme il le promet. De toute manière nous ne maitrisons pas la protection aux radiations et à une possible rentrée aérothermique. Les questions suivantes, très éclectiques en raison d’un public de tout âge, abordaient le loisir en dehors des activités professionnelles. Après avoir attrapé en plein vol le vaisseau ravitailleur à l’aide d’un bras robotique, Thomas Pesquet a pu jouer du saxophone, instrument qu’on lui avait envoyé : « pour le plus grand malheur de mes collègues ». Il prenait également un plaisir, aussi discret soit-il, à lire sur tablette numérique. La longue route de sable de Philippe Séclier en autres. Le mot de la fin fut prononcer par une fillette se demandant pourquoi ils n’étudient pas assez comme les astronautes en classe, en d’autre termes, pourquoi n’encourageons-nous pas la jeunesse à se tourner massivement vers l’étude de l’espace : « Tout le monde ne peut pas être fantasmé par l’astronomie, il y a plein de belles choses à découvrir dans tous les domaines ».
V.V