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Billet de blog 7 mars 2025

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Je ne veux voir qu'une dette !

Il n'aura pas fallu plus de 2 jours pour que l'Europe vote un effort financier titanesque pour réarmer le vieux continent. Cette décision va non seulement appauvrir les populations européennes éreintées par les plans austéritaires des 30 dernières années, mais encore fragiliser des économies largement artificielles et préparer le terrain pour le fascisme déjà là.

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Illustration 1

Je ne veux voir qu'une dette !

Tel pourrait être le slogan d'Emmaléon Bonamacron, empereur des français.

Parmi les différentes mesures visant à financer un fonds pour "réarmer" l'Europe il y a : redistribuer les aides régionales à l'échelle européenne vers la défense, créer un prêt spécifique ou "instrument financier", flexibiliser le "pacte de sécurité", c'est à dire la règle de ne pas dépasser un déficit de 3 % du PIB par pays, réorienter le mandat de la banque européenne d'investissement.

Mais son Excellence le Grand Obscur complexe Macron, en propose une autre, qui revient à créer une nouvelle dette commune, comme pour le Covid, mais dirigé vers la Défense.

C'est à dire, si on regarde bien, de rajouter de la dette à la dette. Autrement dit, aggraver la situation des gens déjà malmenés par les plans d’austérité (le fameux "pacte de sécurité" qui socialise les pertes et privatise les bénéfices, privilégiant des investissements pour le privé au détriment de l'éducation, de la santé etc), creuser la dette par un pur jeu de textes de loi et détricoter les finances existantes pour les verser dans la Défense.

On a dit "réarmer", le Macron bondit. On l'entend d'ici : "c'est mon projeeeeet !

Non seulement il y aura une artificialisation de l'argent (dettes et investissements nouveaux), mais encore une fragilisation des économies "réelles", et des vies réelles.

Et d'ailleurs, s'il faut emprunter, à qui ? Aux Chinois qui possèdent déjà la dette étasunienne et une bonne partie de l'européenne ? Aux banques privées susceptibles de céder à un coup de force russe ou étasunien ? Ce sera donc quasi-forcément du fric virtuel, comme c'est déjà le cas de la plupart des échanges financiers qui ne reposent sur aucune production ou richesse concrète.

On peut évidemment voir déjà les discours qui changent et les journaux réels ou virtuels entonner la même chanson que les dirigeants européens qui n'auront pas mis plus de deux jours pour se décider et s'entendre. Largement moins que pour l'épidémie de Covid, ou pour accoucher d'un plan éducatif ou d'infrastructure, forcément secondaires.

Les discours préparent l'opinion.

Et puis là, en deux jours. Pain béni. La guerre (enfin, pas la guerre pour défendre l'Ukraine, mais la remilitarisation du vieux continent.

Miam miam.

Le secteur privé va réorienter ce qu'il fait d'habitude pour gagner des contrats militaires. Comme tout le monde n'est pas spécialiste de la chose, on va bien rigoler quand Renault proposera un char poreux à l'arme chimique, ou que la logistique sera confiée à des anciens de chez Auchan, en faillite.

Nos braves pioupiou mangeront leur poing et garderont l'autre pour demain, comme on disait quand j'étais gosse, ils se payeront sur le pays en violant et en ravageant les campagnes et les villes.

Et à l'arrière ? ben à l'arrière, ils vont pas faire chier non ? Ils fourniront un effort patriotique à faire des gosses et remplir les obus de mitraille.

Illustration 2

La guerre est toujours une aubaine capitaliste, comme le rappelait Oliver Stone dans JFK : "ne vous demandez pas ce que coûte une guerre. Mais demandez-vous : que rapporte une guerre ?"

Deuxième effet kisscool : faire oublier l'actuelle montée du fascisme et de l'autoritarisme de quasi toutes les nations européennes et la faire passer pour un truc bien, patriotique, nécessaire, et donner l'occasion de faire passer la contestation pour de dangereux bolchéviques qui fragilisent l"a forteresse Europe" (comme disait Hitler).

Allez, histoire de pas trop déprimer, je vous joins en plus et gratuitement, une affiche amerloque de 1917 qui relativise quand même les soi-disant engagements héroïques et passés étasuniens en faveur de la défense européenne.

"Premiers en France" dit l'affiche qui démontre que le fake news est une vieille pratique yankee. Après trois ans à se faire attendre ces enfoirés se proclament "premiers" sur le front. Je me demande ce que les anglais, français, belges, serbes, indiens, sénégalais, nord-africains ... qui se faisaient massacrer face aux allemands et alliés en penseraient.

Pas de regret : se délester des US est une bonne chose. Restent les cosaques.

Illustration 3

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