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Billet de blog 8 mars 2025

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L'Amérique est un mauvais film

La médiocrité culturelle étasunienne n'est plus à démontrer. Hormis quelques rares exceptions artistiques, littéraires, c'est le lourd et le commercial qui domine. Mais la séquence, depuis l'élection de Trump ferait s'esclaffer tant elle est grotesque, si elle ne faisait pas se dresser les cheveux d'horreur.

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Illustration 1

C'est le scénario d’un film hollywoodien médiocre.

Un tyran putschiste et bête, à la solde de méchants capitalistes qui veulent conquérir l'univers met son peuple sous absolu contrôle. Il interdit, et c'est là la pauvreté du scénario, tout accès au savoir, à la science, il assèche les fonds universitaires, fait main basse sur les livres. Jusqu'au vocabulaire qui est réprimé si l'on contrevient aux mots officiels.

Ami, tu mets ça dans un film, tu te ridiculise tant les ficelles sont grosses.

L'histoire continue, on est dans le premier quart d'heure du film. Tous les représentants d'un savoir quelconque sont inquiétés, en même temps que toute personne coupable d'empathie, de solidarité, de vouloir défendre des opprimés. Bref, tout ce qui relève d’un "monde d'avant".

Au gel des avoirs et des savoirs, succède la franche répression physique.

Après avoir moqué les gens différents, handicapé-es, racisé-es... on sépare ceux-ci du reste de la population, on ferme les frontières et l'on s'abouche avec un autre tyran, coutumier lui, de l'empoisonnement, de l'assassinat et de l'emprisonnement de ses contestataires...

Son but, posséder le monde entier, dominer toutes les vies, et s'il fait des alliances avec le diable, il compte bien être plus malin et le trahir au moment opportun.

C'est éculé, c'est banal à pleurer et même à Hollywood, habitué à l'incurie de ses scénaristes, un tel script serait classé verticalement séance tenante.

C'est l'intrigue de mille films à consommer jusqu'à la nausée. Du cinoche amerloque comme Netflix et autres plateformes en sont inondées. De l'américain, du lourd, du scénario qui doute pas.

C'est pourtant exactement ce que nous avons dans la réalité qui est là sous nos yeux.

Un flic fit la remarque une fois que les gangsters de la vraie vie, petits voyous ou vrais bandits, bien souvent se comportaient comme dans les films. Ils imitent en fait des héros de ciné, leurs manières inventées, leurs accents et phrases qui claquent comme des slogans, leurs postures outrées, spectaculaires. Et c'est la réalité qui singe la fiction.

Pareil.

Nous sommes dans un mauvais film conçu par un writer minable, pauvre tâcheron sans finesse, mais où tout est vrai. Tout nous arrive, à nous, en vrai.

Les méchants, les chemises noires, les missiles, le faux savant-vrai minable, le roi fou, des Rednecks qui complotent, le traître dans l'ombre avec sa gueule de fourbe à l'épais accent slave, les doigts de tous sur le bouton rouge...

Les gens qui fuient, les gens qui pleurent, les gens piétinés, puis les gens qui meurent.

C'est l'Amérique pour tout le monde.

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